Longueur d'Ondes #79 : (re)nouveau franco-féminin
Avant toute chose, accordons-nous sur le fait que la musique n’a pas de sexe... Voilà, c’est dit. On peut continuer ? Bien !
À défaut donc d’être pourtant obsédée par ce type d’attributs, la musique ne devrait se définir que sur un plan strictement stylistique. Aucune catégorie sociale-ethnique-sexuelle ne possède, en effet, le monopole de la sensibilité pop, du coup de boule rock ou de l’euphorie électro. Du sexy, de la timidité ou de la muflerie. Et même si les aprioris ont la vie dure, le choix de l’attitude devrait être calqué sur ce qui prévaut pour l’expression…
C’est ce qui fait d’ailleurs la richesse de la musique : autant de styles et de variations que d’interprètes – qui n’ont jamais aussi bien porté son nom (modeste et asexué).
Permettez, cependant, de faire exception. Bien sûr, pour se faire battre, l’on donne le bâton. Nous aussi, peut-être, à vouloir combattre le cliché, on l’enrichit. On le contorsionne dans un emballage sournoisement impie… Vous pouvez, mais notre raison est un réel attachement aux contextes de création, à ce qui inspire et influence. Aux filiations musicales ou d‘esprit.
En l’occurrence, et cela aurait pu être des moustachus ou des unijambistes (qu’importe), c’est le hasard des actualités qui nous ont fait regrouper plusieurs initiatives sous une même bannière féminine. Ce sont ces artistes, dont le sexe et l’appartenance à l’espace francophone est parfois le seul lien, qui réchauffent cet été indien. Ce sont elles, aussi, qui tiennent à tisser des liens, ancrer leur action (ou s’en détacher) face à leurs imposantes aînées – les Sanson, Farmer, Lio, Niagara, Dolly…
Raccourcis ? Poids de l’inconscient collectif ? À vous de juger.
On profite seulement de l’occasion pour lister non exhaustivement – exercice toujours aussi difficile/injuste/frustrant – nos coups de cœur de ces dernières années et paris sur l’avenir, sous le regard de la patronne (Catherine Ringer) et son outsider (La Piétà) ?
Ne vous y trompez pas : la langue de Simone de Beauvoir a encore de belles nuits devant elle… Voire quelques légitimes combats.