NO ONE IS INNONCENT Frankenstein (Verycords)
La grande constance de No One, c’est cette poésie du brut : ne pas sacrifier des figures de style au profit de décibels ou de la tension. Le tout – déjà un tour de force en soit ! – en ne sombrant pas dans le cryptique intello…
Ici, les thèmes sont aussi épidermiques qu’accessibles. Et c’est bien l’adage de l’intelligence humaine que les Parisiens appliquent depuis 24 ans : parler de choses compliquées simplement (et non l’inverse).
À la fois lanceur d’alerte et coryphée [ce chef de chœur des tragédies grecques, capable de s’adresser autant au public qu’à l’acteur principal], Kemar poursuit ses appels à la tolérance, même si l’utopie a fait place à une chronique de la désillusion.
Pas étonnant que les guitares y soient plus arides ! Tout y passe : la mondialisation (“À La Gloire du marché”), l’insoumission (l’hommage à Mohamed “Ali”), la realpolitik (“Frankenstein”) ou la souveraineté (“Hold-Up Au Nom du peuple”). Le tout, masterisé par Ted Jensen (Deftones, Gojira…).
Cohérent, l’on vous dit.