Publié par Longueur d'Ondes

Longueur d'Ondes #87 - hiver 2018

Festivals d’été : quelles conclusions ?


Ayé, c’est bon ? Non, parce que OK, on a passé de bons moments à frémir devant les transpositions live des sensations musicales que l’on avait reçu sur album dans l’année… Ok, l’actualité des sorties d’album a, depuis, repris ses quartiers... M’enfin, ça n’empêche pas d’être saisi de déni ou de cécité à propos de cet été.


Oh, bien sûr, la plupart des festivals européens de musiques actuelles se portent bien ! (merci pour eux) Chaque année, les chiffres de fréquentation sont repoussés et les articles plus nombreux… (applaudissements) Hum. On se parle 5 min. de la vision à long terme ? De cette uniformisation ? Des baisses de subventions ? Attention : le bal des sauterelles qui s’auto-félicitent pourrait bien avoir des accents de gueule de bois…

Rappelons que la création des festivals après-guerre avait pour but de redynamiser des pôles géographiques exsangues, de créer/professionnaliser des synergies locales et d’offrir un accès à tous. La culture pour lutter contre les fractionnements, sans pour autant gommer les spécificités ? Beau programme qui n’a pas été réédité.

S’il existe bien sûr des contre-exemples, ils sont malheureusement devenus minoritaires. Bienvenue la culture best-of, les publics homogènes et les centres commerciaux internationaux ouverts à la location… Un équilibre devrait pourtant être possible, car – pendant ce temps-là – les structures sont instrumentalisées par les politiques, les publics vieillissent et les jeunes formations (la programmation de demain !) peinent sur le parvis du podium.

À tous, donc : soyons courageux, innovants, insoumis, uniques (!) ; réinventons les modes de participation et retrouvons l’ambition d’origine avant que le modèle ne s’essouffle... Les festivals de musique peuvent et doivent rester un moteur avant-gardiste, un modèle de création artistique et… économique. (oui oui)

C’est sans doute beaucoup demander dans un secteur à l’économie fragile et qui manque (souvent) de temps. Mais l’écologie de la musique n’est pas un sujet vain. Parce que celle-ci engage un avenir commun, il est nécessaire qu’elle soit un mouvement citoyen.

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