LES INDÉS : apocalypse ou renaissance ? (LO#93)
Bande d’arrêt d’urgence
L’épidémie n’a pas seulement mis un sérieux coup frein à l’organisation de concerts, la production de musique enregistrée ou la distribution de magazines spécialisés (et ses revenus inhérents) : elle aura permis, hélas, de révéler une crise d’opinion plus profonde que présumée…
Au sein du public, tout d’abord, à en croire un sondage du Figaro qui annonçait, début septembre, 58% (des 130 000 sondés) défavorables à une aide de l’État pour les producteurs de spectacles vivants… Leur lectorat est moins intéressé par la culture ? Aussi faux qu’une industrie musicale qui ne serait composée que de saltimbanques ou d’actionnaires véreux ! La vérité est plus crue : il n’est pas assez su que le secteur pèse davantage dans le PIB que celui de l’industrie automobile.
Au sein de la profession, ensuite. Si certes, les réponses à la crise ont tardé à être concertées/appliquées, la panique a aussi rappelé la dimension parfois individualiste d’une industrie, dont l’activité est pourtant fédératrice... Pour preuves : les difficultés à se conseiller, à définir une stratégie commune, coordonnée et représentative de tous les corps de métier.
Tout n’est pas sombre pour autant ! Beaucoup ont prouvé que télétravail ne rimait pas avec baisse de productivité et que la décentralisation (a contrario du mythe « tout se fait à Paris ») était possible... Enfin, les neuroscientifiques sont formels : la musique a joué un rôle essentiel durant ce confinement. L’écoute et la pratique sont même arrivées premières devant les films, les exercices physiques ou... le sexe.
La musique permettant de réguler l’humeur, fédère au-delà du langage et amplifie les relations sociales ? Au-delà de la relance économique, il est plus qu’urgent de réaliser un bilan de cette période et d’accélérer la pédagogie autour de nos métiers/leurs bénéfices, pour que le domaine dépasse (enfin) le simple débat corporatiste.
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