Omega Point - SEBASTIEN GUÉRIVE : la blade run heure
Mais quel est donc ce compositeur et producteur nantais qui, via la lame de fond envoyée par sa B.O. SF fictive Omega Point, prétend au trône d’un Rone débranché et autre Amon Tobin ?
Pochette astrale et dénuée de couleur, titres de chansons réduits à une élocution latine et dont le champ lexical emprunte aux étoiles… A-t-on, au fond, vraiment besoin d’en savoir plus sur l’auteur, tant cette électro / dark ambient semble définitivement se tourner vers un propos universel excluant toute incarnation humaine ? Car ici, les machines (et claviers) sont rois dans cet univers qui croise la partition d’un Hans Zimmer sur le film Instellar, celle d’Apparat utilisée dans la série Dark, Ben Frost (Solaris, Sleeping Beauty, Fortitude…) ou parfois même de la synthwave d’un John Carpenter privé de batterie… C’est dire à quel point ces mélodies minimalistes, apatrides (bien que commun à une partie de la scène islandaise) et à la frontière du sound design, sont chargées d’images et de détails. De respirations.
Et comme pour en joindre le geste à la parole (essentiellement électronique), le clip de “Omega II“, sorti fin janvier et réalisé par Thomas Blanchard (Apple, Sony, Artechouse de Washington, biennales d’art contemporain de Casablanca…), a été primé aux Hollywood Gold Awards et Indie Short Festival de Los Angeles, puis au Oniros Film Awards de New York. Ce court métrage envoutant, saccadé et uniquement noir&blanc prend justement le contrepied du phrasé des machines pour mettre à l’honneur l’organique. Histoire, malicieusement, de rappeler qu’il y a un homme derrière la machine, aperçu notamment aux côtés de Fragments et dont le premier album date déjà de 2001. Tiens tiens…
(Atypeek Music)
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