Publié par Yotanka records

STUFFED FOXES Songs/Motion Return (biographie)

On a dit des Tourangeaux qu’ils donnaient dans le shoegaze (sans doute parce qu’ils regardent leurs pieds), voire le psyché (sans pour autant lier drogue et créativité). Les Renards empaillés n’en restent pas moins ROCK. Noise ! Dépoussiérés... Revendiquant avant tout le « dérèglement des sens » de Rimbaud avec la transe comme moyen de commotion.

La faute aussi à ses six membres vivant en communauté. Six individualités cachées dans un grand tout permissif, souvent sujet à interprétations. Avec du répondant, des contrecoups et des élans. Une esthétique, aussi ! Des détails dans la musique, surtout.

1er EP Float In The Moonsick Club en 2018… Un 2e, No Vacancy, l’année suivante... Puis, un 1er album Songs/Revolving début 2022 et chaque fois une évidence : la fulgurance ; la cohérence (artistique et musicale) ; l’absence de répétition ; voire des paroles rares face au trompe-l’œil instrumental... Sa suite en miroir, Songs/Motion Return, ne fait pas exception.

Seule introduction étirée, il n’y avait que “Recurring“ pour entamer ce 2e LP… Enchaînant sur un “Hovel“ sans refrain ni couplet, évoquant justement le « taudis » occupé par l’équipée. Quand “Sans Diego“ agit comme une pompe inspirée, un poumon construit à partir d’un pattern de batterie. Prenant sa respiration sur “Opium II“ aux haleines vaporeuses malgré ses souffles heavy. Rejetant les paradis artificiels de l’opiacé pour n’en souligner que l’oubli provoqué... S’interrogeant ensuite sur le sacrifice fait à la musique dans “Rough Up“, écrit à l’origine sur des paroles du Velvet Underground. Rejoint par un “Drift“ jusque-là réservé aux lives et abouti à l’entrée en studio… Clôturant enfin sur “Modern Mother and Gods“, seule envolée psychée : ce petit quelque chose de grandiose signalant la fin du voyage dans un fracas final de cymbale, autant qu’une invitation à tout recommencer/écouter.

Un second chapitre enregistré en parallèle du 1er, toujours produit, enregistré et mixé par Thomas Poli (Dominique A, Laetitia Shériff, Montgomery…) ; masterisé au studio Black Box par Peter Deimel (Shellac, Chokebore, H-Burns…) ; dont même la pochette – d’après une photo trouvée chez Emmaüs – s’inscrit dans une continuité et dit tant sur les secondes vies ou cycle intime qui s’achève ici.

Et toujours, au dos de la pochette (clin d’œil à Ziggy Stardust), ce mémorandum : « Chansons écrites pour être jouées encore plus fortes que celles du précédent album ».

Génies.

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