Publié par Longueur d'Ondes


Si certains ne retiennent que la fameuse « stouquette » exhibée à Nulle Part Ailleurs, d’autres s’étaient arrêtés au nom du groupe, jeu de mot sur la bactérie responsable de la syphilis. Pourtant, le combo a réussi quelques coups de maîtres, plus souvent salués en dehors de nos frontières : une signature chez Roadrunner (Fear Factory, Sépultura), la tournée Lollapalooza avec Ministry et les premières parties de The Young Gods ou de Nine Inch Nails. Dix ans après leur dernier album, Treponem Pal relance ses machines et part tester en live ses récentes compositions. Finies les ambiances reggae, la nouvelle équipe retourne à la source mélangeant musique industrielle, métal, hardcore et quelques envolées dub. 

 
Treponempal2.jpgCa vous fait quoi de fêter 20 ans de groupe ?
Marco : Ca va. De toute façon, c’est que de l’envie. 20 ans ou 50 ans, ça ne change rien. Ca ne nous choque pas. Le temps passe. Les gens m’appellent monsieur (rires). Un jour où j’étais DJ, on m’a même dit : « C’est ce qu’écoutait mes parents ». Ca m’a tué ! Mais no soucis. On est trop branché punk. A ce propos, je conseille l’émission Punk’D sur Bittorent. Ils donnent des interviews incroyables comme Crass ! Rotten (ndla : Sex Pistols)
drive le truc avec sa gueule de vieux à casser tout le monde. Il a peut-être toujours joué un rôle, mais ce que je retiens de lui, c’est sa phrase « Le son de la colère n’a pas de mélodie ». Je suis assez d’accord.
 
En tant que précurseurs, quel regard portez-vous sur le mouvement Indus ?
Marco : Ca ne m’impressionne pas. Bud, le batteur, nous fait écouter des trucs. Ils jouent bien, mais je m’en fous. Par exemple, Kool Kiss est peu connu, pourtant il fait un rap sauvage assez terrible avec une vraie personnalité. Ou bien Queen Adreena ! La chanteuse est capable de s’enfiler des caisses de blanc et tout casser après. Je me reconnais plus là-dedans.
 
Autant d’influences, c’est un surplus créatif ou de la nostalgie ?
Didier : Le fil conducteur, c’est la spontanéité ! Le groupe, c’est un peu un hybride.
Marco : Sur le futur album, il y aura Ted Parsons à la batterie (ndla : Swans, Prong, Godflesh, Jesu) et Paul Raven à la basse (ndla : Killing Joke, Prong, Ministry). Les featuring rap, c’est juste du bizz. Une garantie de ventes. Nous, ce sont avant tout des pôtes fans du groupe ! On prévoit aussi de se refaire une petite rencontre avec Les Tambours du Bronx. 17 mecs autour de toi, des copeaux de bois qui volaient dans tous les sens, ça donnait ! Et pourquoi pas monter une mini-tournée…
Didier : Moi, j’étais là en tant que spectateur. C’était massif !
 
C’est difficile de recréer rapidement une cohésion ?
Marco : Au bout d’un moment il y a l’unité. Mais le duo créatif reste le même : Didier et moi. Aux autres de s’adapter à l’envie de faire. Et c’est pas une question d’âge ! Là, les mecs déchirent…
Didier : Oui, on a vu pas mal de gens. C’est vraiment quatre lascars qui envoient à fond et qui assurent. Enfin, disons, autant que nous, quoi (rires).
 
Pour la création, vous aviez fixé une ligne à suivre ?
Didier : Faire quelque chose qui n’existe pas. Et si on jette un titre, c’est juste qu’on n’est pas dedans. C’est tout. Et on aime toujours le reggae, mais le prochain sera plus dur avec quelques morceaux en marge. Pour l’instant, c’est un successeur d’Excess & Overdrive. Higher était trop « machines », mais on découvrait le truc ! C’était incroyable toutes ces possibilités ! Non, vraiment, je crois que c’est l’album le moins en rupture.
 
Et pourquoi tester les morceaux sur scène ?
Marco : Besoin de prouver qu’on a la gnac. Qu’on est un groupe de scène. Le mec du festival de Dour nous fait confiance. C’est cool ! Et puis on vise l’étranger. Donc, pas d’appréhension : la cohésion se fera sur scène. On a bien pris le temps de répéter et les mecs sont à bloc. Côté chant, j’essaie d’autres choses, mais ça gueule toujours autant. De toute façon, pas de règles. Que de l’instinct. Les règles nous font chier !



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