Vieilles Charrues 2007 : Chantons sous la pluie
Certains mal avisés auraient pu comparer les festivals avec les zoos. D’un côté les spectateurs, de l’autre les artistes. La réalité est-elle si différente ?

La foule qui se presse aux grilles, l’œil à l’affût des curiosités exotiques... Les festivaliers sont venus de loin, pic-nique dans la besace et parapluie à la main, guettant les gestes de leurs héros... Les similitudes sont amusantes. D’un côté les badauds, de l’autre la fosse aux lions (musiciens), sorte de parade parfois bestiale de tous les différents spécimens musicaux de la planète. Pour autant, les zoos et les festivals ont fait évoluer leur mission. Il ne s’agit plus d’offrir quelques grognements en pâture, mais plutôt de protéger des espèces peut-être amenées à disparaître.
On fait le plein d’émotions et l’inattendu surgit derrière chaque morceau. Dans ce bestiaire, on retrouve les classiques qui ont fait le succès de ces institutions : les jeunes loups assoiffés (Arcade Fire, Justice, Kasabian), les éléphants garants d’une certaine tradition (Bryan Ferry, Aznavour, Peter Gabriel), quelques singes présents pour amuser la galerie (Katerine, Tryo) et même un jaguar (Joey Starr). Tous, à leur manière, sont présents pour retranscrire fidèlement leur milieu naturel.
Mais aujourd'hui seulement, l’un des invités surprises est la pluie fine. Si l’élément nous rapproche de la nature, nos pieds, eux, s’en seraient pour une fois bien passés. Les rôles s’en trouvent donc inversés et gageons qu’exceptionnellement, c’est l’artiste, au sec, qui devant la foule assemblée, s’en trouvera amusée.
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