Publié par Mois Nantais

Deux rappeurs immigrés sur fond de musique indienne et de percussions. Plus qu’un groupe, c’est un symbole. Un collectif qui aide les quartiers londoniens en difficultés en troquant les armes contre la musique. Un pont entre la tradition ancestrale et les expérimentations contemporaines. Le groupe se repose actuellement de la tournée qui présentait son album « Tank » avant de reprendre les routes cet été. Entretien tristement actuel, réalisé en 2003 avec Dr Das, bassiste et fondateur du groupe.

Que pensez-vous de la Guerre en Irak ?
Comme toutes les guerres, c’est de la merde. Surtout que celle-ci est basée sur un mensonge. S’il y avait des armes de destruction massive, elles ont été fournies par les américains.

Votre nom « Asian Dub Fondation » a-t-il encore lieu d’être ?
C’est juste un nom. Pas une définition.

Peur de s’enfermer dans le militantisme ?
C’est le même problème pour tous les groupes. Est-ce que tu dis à Franck Sinatra qu’il s’enferme dans des chansons d’amour ? (rires)

Avez-vous une place à prendre après la fin de Rage Against the Machine ?
Peut-être. Mais nous n’y pensons pas. Il ne faut pas nous cataloguer par nos discours. Nous faisons aussi de la musique. Hé hé hé.

Vous seriez prêts comme Zebda à monter votre parti politique ?
Ce n’est pas souhaitable. Quand nous avons quelque chose à dire, nous le disons. Une bonne partie des membres du groupe sont intéressés par le mouvement des altermondialistes, car ils ne se restreignent à aucun dogme politique. Nous ne sommes pas des donneurs de leçons.

Vous vous retrouvez dans la philosophie punk ?
J’ai des idées anarchistes, mais pas seulement. Je me retrouve dans la philosophie « Fais tout par toi-même » et non dans « A mort la société ». Soyez créatifs.

Des problèmes de diffusion radiophonique ?
Pas vraiment. Au début, les gens de Londres étaient plutôt contents de notre sound-system. Ca changeait des fascistes. Plus tard, les télés ont en vain essayé de nous censurer.

Que pensez-vous des prochains Jeux Olympiques à Pékin ?
Ca ne fait pas de grande différence. Par exemple, l’Australie est un des états les plus racistes et personne ne le sait. De toute façon, on n’explique rien à ces gens-là.

Vous avez un lien spécial avec la France  ?
La France est le premier endroit où nous avons pu exprimer nos idées, sans avoir de problèmes. Nous connaissons bien José Bové et Mathieu Kassovitz. Mais nous n’avons pas souhaité réillustrer la bande son de «  La Haine  » parce que c’était français. Juste parce que c’est universel.

Et niveau musique française ?
La différence ici est que la musique expérimente beaucoup plus vite qu’en Angleterre. Chez nous, on s’attache beaucoup plus à l’apparence et à l’égo.

Vous êtes repartis en Inde dernièrement ?
Ca fait 20 ans que je n’y suis pas allé. Pas le temps. Pas l’argent.

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