Publié par Longueur d'Ondes


Fini l’univers néo-réaliste. Le deuxième album du trio surfe entre free-jazz cuivré, chansons pop au piano et voix rauque sur fond d’accordéon. L’amplitude de la voix y oscille au grès des humeurs et de la mélancolie.
Rencontre avec la chanteuse rennaise, Fanny Chériaux.

Fannytastic.jpgDu propre aveu de l’artiste, si le premier disque « La La La » présentait une palette féminine davantage axée sur « la douceur et l’amour », son suivant marque un nouveau ton. Les thèmes sont ici « plus frontaux et personnels », représentatifs de son ambassadrice. Un éloignement progressif des rivages de la chanson française réaliste, du à l’influence jazzy du batteur et celle world du guitariste.

La solitude est un des leitmotivs qui persistent tout au long de l’album. Un sentiment qui ne cesse de l’inspirer : « Ce rapport à l’autre, nos relations… Ce sont des questions que je me pose au quotidien et il faut avouer que j’écris souvent seule… Mes textes sont comme des lettres envoyées à moi-même ou un autre. » Mais si le fond reste inchangé, la forme, elle, évolue, alternant les angles colériques, attristés ou moqueurs. En témoigne la reprise d’Elli et Jacno « Amoureux solitaires » où l’artiste explique qu’elle voulait « réintégrer une dimension dramatique à hauteur de ces mots. »

Tout le travail sur ce second opus a justement été envisagé de cette manière : « Domestiquer cette voix grave et expulser ce côté ténébreux et ces sentiments bruts. » Une approche que l’on peut retrouver sur scène. Là, dans l’ombre, cette forme dépouillée aidée par l’ampleur des cuivres donne de l’ampleur aux propos et renforce certaines dimensions. De la matière sonore pour donner dans le théâtral - « histoire d’aller jusqu’au bout des choses » - qui lui vaut sa récente intégration au sein du revival des Gamins en Folie, le projet déjanté de Billy Ze Kick.

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