Phoebe Killdeer and the Short Straws
Révélation du festival Les Femmes s’en mêlent, 18 en Scènes et des Bars en Trans, l’ancienne muse du projet Nouvelle Vague bénéficie d’un buzz positif. Non loin des sonorités de Shivaree, la chanteuse a su imposer son univers entre soul bluesy et rock jazzy.
2004. Marc Collin et d’Olivier Libaux font le pari de reprendre des classiques de la New Wave en version Bossa Nova sous le nom de « Nouvelle Vague ». Un nom en guise de triple clin d’œil malicieux à la traduction anglaise de la New Wave, celle portugaise de Bossa Nova et au courant artistique français des années 60 (François Truffaut, Jean-Luc Godard, Eric Rohmer, Claude Chabrol). Le bouche-à-oreille est alors au rendez-vous dès le premier album, mariant glamour et sensualité aux univers de Joy Division, Depeche Mode, The Clash ou encore The Cure. Dans les rangs du groupe, les prestigieuses participations se succèdent, révélant au grand public la chanteuse Camille, Sir Alice (chercheuse à l’Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique), Mélanie Pain et désormais… Phoebe Killdeer.
Habitant Barcelone où Nouvelle Vague y est très populaire, Phoebe rencontre Marc Collin en mars 2005 suite à l’envoi d’une démo. Il s’en suit une participation au 2ème album « Bande à part » du groupe, donnant une couleur plus blues aux chansons « Dancing With Myself », « Human Fly », « Bela Lugosi’s Dead » et « Escape Myself ». La tournée est couronnée de succès avec une trentaine de pays et plus de 200 dates. Marc Collin propose ainsi en novembre 2006 de produire le 2ème disque de Phoebe Killdeer.
Ce qui est marque au premier abord, c’est la prestation très visuelle et hypnotique de la chanteuse. L’attitude est féline et ralentie. Les pieds sont nus et battent le rythme sur le sol froid de la scène. Une réminiscence de ses cours de danse pratiqués à un âge précoce, sans doute. Les mains caressent timidement l’air à la manière d’une danseuse flamenco de l’Andalousie. Des images surgissent dans l’inconscient entre road movie et paysages poussiéreux. Enfin, la voix oscille entre les complaintes d’une PJ Harvey et des miaulements sensuelles. Autant de codes réinterprétés qui gagnent rapidement l’approbation de l’assistance.
Concernant son processus créatif ? Phoebe l’explique par sa fascination pour « la relation entre les mouvements et les sons. J’estime qu'ils communiquent entre eux comme pourrait le faire une langue que je ne pourrais comprendre. Ils sont une source sans fin d’émotions, de sentiments, de réactions, de troubles et de surprises. […] Même les mots les plus simples peuvent s’animer avec complexité et être chargé de sentiments en fonction de leur agencement ou de leur ton. Ils sont vivants et nous permettent d’échanger et de communiquer sur nos sentiments. […] C’est un immense monde à explorer. »
Car loin de se satisfaire d’une simple production craquelée, le groupe s’autorise de temps à autre quelques échappées. Du pur rock servi par un guitariste inspiré. Des pointes industrielles qui se perdent dans les échos d’un batteur dont l’apparence faussement pondérée ne trompe personne. Enfin, une voix qui joue les schizophrènes oniriques, passant de la violence à la tendresse à chaque virage. Car ici, la palette est sans cesse renouvelée passant de l’intimité à l’exutoire. Un must.
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