Publié par Le Progrès

Deuxième partie du diptyque sur la famille maudite des Claudel avec une adaptation contemporaine du frère Paul, auteur contesté du XIXème siècle

Avec l’Echange, Vincent Roumagnac construit un édifice convaincant face à une introduction qui narrait le destin de la sœur Camille, amante trahie et insatiable du sculpteur Rodin. La pièce raconte l’histoire de deux couples dans la plus grande tradition manichéenne. Deux miséreux candides et purs se heurtant à de riches corrompus. L’aisé autodidacte va alors proposer d’acheter le départ de l’homme pauvre pour lui laisser le champ libre auprès de sa femme. Il surgit alors une lutte terrible entres les prises de consciences, l’intégrité et la tentation du pouvoir et du sexe.

God blesse America
On peut comprendre la timidité du public face à cette catharsis déroutante qu’il ne faut pas mettre entres toutes les mains. Cependant, l’adaptation n’en est pas moins intéressante et est même chargée de références. Le méchant Capital et le sourire intéressé de l’Oncle Sam viennent haranguer l’innocence sur fond de vidéos floutées. C’est le rêve de l’Amérique qui a pris du ventre et des rides, devenu un salaud décadent qui se prostitue. Servie par un texte pointilleux et d’excellentes performances d’acteurs, la fin explose en une piéta glaçante de réalisme tandis que les corps nus exultent leur fragilité.

LIEN
> Théâtre de la Croix-Rousse


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