JMPZ « Sound Asylum » (Le Periscope)
Le quatuor maçonnais sort son troisième album électro, 4 ans après leur précédent « Subsonic » et les 350 concerts qui en découlaient. La formule est intacte, mêlant les sons métalliques de l’indus aux rythmiques tribales et ethniques sur fond d’envolées rock ou de pauses dub. Une fois encore les membres réussissent ici à s’approprier les styles au profit d’un son personnel et unique.
La volonté première de Jmpz était de créer une formation sans guitare ni chant. Mission réussie grâce au nouveau line-up avec la fusion de ces deux basses, d’une batterie et d’un didgeridoo. Et preuve de ce recentrage autour des fondamentaux, le combo s’est entouré de Nicolas Matagrin au son (Peuple de l’Herbe, High Tone) et de Yann Nguema au graphisme (Ez3kiel). En soit, un positionnement plutôt marqué par la scène dub lyonnaise (Jarring Effects) dont le groupe ne se défend pas : « Quitte à souffrir de la comparaison, autant y aller à fond. (Rires) L’emploi de ces personnes étaient autant une volonté artistique que logistique. Notre public saura faire la différence avec la production locale. »
Et des collaborations, il y en a d’autres sur ce disque : Reuno, Meï Teï Shô, Sir Jean ou encore Lo’Jo. « Presque un fantasme, finalement », avoue Jmpz, « nous avions rencontré ces artistes pendant nos tournées. Nous leur avons donc envoyé des instrumentaux sur lesquels ils ont été libres d’y apposer leurs textes et leur couleur. » Car le départ du chanteur a ouvert de nouvelles possibilités, notamment sur l’intégration de la vidéo : « Il fallait pallier le fait que les featurings vocaux ne pouvaient être présents. Au départ, nous avions pensé à des tubes transparents pour projeter leurs images de façon fantasmagorique. Finalement, nous avons eu peur de nous transformer en karaoké géant, donc on a opté pour le minimalisme afin d’éviter le côté hypnotique. » Reste qu’un tel dispositif et l’utilisation de séquences ne permettent pas une réelle improvisation sur scène. Mais le groupe tente d’instituer un équilibre : « La prise de risque est dans l’investissement sur scène et sur sa propre interprétation des morceaux. »
Au final, c’est un album plus humain qui se dessine, respectant un cahier des charges de tempos ou de variations et intégrant des lives de basses et de batterie sans aucune boucle. Quant aux participations, elles pourraient peut-être prendre corps physiquement à l’anniversaire du Brise Glace d’Annecy. Affaire à suivre, donc.
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