Echangisme : girls just want to have fun

Suite du dossier "Libertin : le jardin des délices".

Autonomisation : liberté chérie
Par souci d’équilibre égalitaire ou de vengeance entre les sexes, certaines femmes se sont réappropriées leur sexualité, notamment à travers le libertinage. Les sulfureux essais de Catherine Millet avaient marqué le ton. Les médias exigent des personnes qu’elles jouissent, tandis que la société oblige à revenir à un plaisir authentique, loin des artifices. Alors que l’on attribuait traditionnellement l’échangisme aux hommes dans l’ère post-sida, les femmes ont commencé à s’ouvrir. Accessoires, sex toys, stimulants, lingerie, littérature ou scénarii, l’offre est grande. Et contrairement aux idées reçues, et bien qu’exercées le plus souvent dans les mégalopoles, les femmes mariées se lancent dans l’aventure. Quant à la Cour Suprême, elle a statué : l’échangisme est légal car il est pratiqué entre adultes consentants. Des opposants se sont vivement fait entendre à ce sujet, prétextant certaines dérives : asservissement, évacuation de tout engagement marital, avortement, monoparentalité, maladies, etc. La Justice répond que hors des lieux publics « l’Etat n’a pas sa place dans la chambre à coucher. »


Une femme témoigne
"Au tout début, à leur préhistoire, elles ont plutôt baisé par groupes de deux ou trois, croyant vaguement que les groupes plus étendus seraient plutôt un plaisir d’hommes, destiné à faciliter à ces derniers l’accès à beaucoup de jolies femmes. Puis à la réflexion, d’amants en maris, elles ont fini par se retrouver peu à peu, le cul sur le velours rouge des hauts lieux sacrés du sexe plural à Paris, la jarretelle accrocheuse et l’œil libéral. Tiens, en face, un couple particulièrement âgé, drôle parce qu’habillé très sexy... mais comme la sortie n’est plus tout à fait de leur âge, ils se sont ... endormis sur leur banquette ! Une des bimbos mère de trois enfants n’a pas précisé à son mari, qu’en revenant d’un voyage de travail, elle faisait un crochet par ce club pour sa première expérience. Le seul problème, c’est qu’elle a exigé de conserver ... ses chaussettes blanches et ses baskets ! Enfin, Elle n’était pas arrivée depuis cinq minutes qu’elle sympathisait avec deux performers venus faire un show hard avec un filet de pêche et des godes lumineux. Quelle ne fut notre surprise lorsque nous la revoyons après le temps d’un souffle, en sandwich entre les deux garçons sous le filet de pêche, avec un des accessoires fluorescent qui clignotait... Et toujours les baskets...

De notre côté ce soir là, nous n’avions pas de performer, mais l’amant de M, pilonnant à peine arrivé. Un soir qu’il se concentrait sur une de nous, il a fallu qu’elle lui dise : « Mais tu m’as limée tout le temps ! Laisse un peu la place aux autres ! » « Eh, Maria, rends moi service, tu veux pas me le prendre ? Sois sympa, je me suis bien occupée de ton mari l’autre fois ! » Finalement on se retrouve, modestement et petits joueurs, à quatre dans un coin, l’amant sur une ravissante fille de vingt ans, et M sous son joli compagnon musclé. Et les deux hommes pilonnent, pilonnent, quand finalement à force de cris les deux hommes jouissent enfin. Alors M et la fille éclatent de rire et se tapent dans la main - « Ca y est ! On les a eu ! » - Ca fait quand même quatre heures qu’on baise et qu’on jouit. Et que de fois nous nous sommes retrouvées sous des hommes beaux, dans les effluves de Guerlain, des mots de rêves dans leurs bouches sur nos chattes qu’ils adorent. Mes parents m’ont élevée en m’inculquant : "Ne fais pas comme les femmes de ta famille, travaille toi, sois autonome." J’ai fait ce que m’ont dit mes parents. J’avais encore besoin d’un homme que j’aime pour jouir. Maintenant il n’y a même plus ce besoin. Je l’aime parce que je l’aime. Mais je jouis sans lui, c’est vrai, je jouis." [Bimbologie]

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