Thomas Sandoval (Osorno Records) : « Remise en cause »
Après 8 années passées au sein d’une major avec en charge Marc Lavoine, Damien Saez, Frédéric Lo, Tcheky Karyo, Daniel Darc ou encore Elodie Frégé, le jeune producteur a enfin monté son écurie. Un retour aux sources basé sur le développement humain et le réseau, dit traditionnel. Premier né de cette nouvelle aventure : le groupe électro rock Silvouplay, refusant l’utilisation du laptop en live.
Que pensez-vous des contrats à « 360° » ?
C'est un modèle qui concerne surtout les projets déjà développés et matures, assurant une assise et un impact certain par des moyens d'exposition et de diffusions importants. Mais bien que la révolution numérique permette de « sauter des étapes », le défrichage nécessite encore des facteurs humains et de proximité qu'une structure comme Live nation peut difficilement proposer. Cela passe par les réseaux locaux, régionaux et nationaux : MJC, tourneurs, bars, tremplins, radios, SMAC.
Qu’est-ce qui explique cette mutation ?
C’est une course à la maîtrise des contenus par les différents acteurs de la filière. En tout cas d'un certain changement de regard sur le business de la musique et, par la globalisation, une remise en cause des métiers connexes.
Quelles répercutions cela peut-il avoir ?
Le nombre de manifestations et de spectateurs n'est pas extensible à l'infini. Rien ne dit que ces nouvelles pratiques vont assurer une croissance en volume du spectacle vivant. Il y aura un écrémage, sorte de concurrence locale et déloyale, une hausse des prix induit par cet oligopole. Ensuite, si les possibilités d'étapes intermédiaires entre les premiers concerts locaux et les tournées de Zénith se réduisent en nombre, on en réduit aussi indirectement le nombre de projets développés. Pour l’instant, le travail local est préservé, car il ne possède pas le même public, mais les deux sont liés par les premières parties à assurer. Il faut que les acteurs locaux continuent leur audace.
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