Publié par Longueur d'Ondes





Si leurs interventions en anglais sont de trop - bien que compréhensibles pour brouiller les pistes, les Moriarty ont tout de même prouvé leur excellente forme malgré une chanteuse malade. La complicité et l’espièglerie étaient perceptibles et ont rapidement recueilli l’aval d’un public fuyant la pluie. En prime, une aérienne et généreuse reprise de Depeche Mode à l’image de ses membres. Silent Disco fut un concept aussi simple qu’hilarant : un dancefloor où la musique est diffusée par des casques. Effet garanti : les participants entrent dans un véritable univers parallèle irrésistibles. Après pourtant d’excellents concerts parisiens en solo (sans la très jeune Lisa Li-Lund), les French Cowboy semblent depuis Bourges avoir troqué leur envoûtant orage de chaleur contre des chapeaux en plastique mou. Dommage, c’est toute une fièvre narrative qui est ici sacrifiée en version électrique et moulinée. Sna-Fu, groupe parisien de screamo virile, a réussi son pari la veille en se positionnant comme remplaçant de The Ting Tings et en passant ce jour-ci sur la scène étriquée SFR. Bien que jeunes, MGMT (ne plus prononcer « Management ») a révélé une pop psychédélique moins confuse que celle présentée à Paris.

Cali a perduré dans son personnage d’enfant naïf et influençable dont on ne peut croire la sincérité que la première fois. C’est une reprise sucrée de U2 - renseignant sur son intarissable fascination du mythe - qui a clôturé les slams de l’épileptique chanteur. Pete Doherty, son costard, son chapeau, ses pommettes violacées et ses Babyshambles ont finalement offert un concert honnête, efficace et plus sobre qu’à son habitude après quelques frayeurs sur une potentielle annulation. Gnarls Barkley a surpris toute l’assistance en développant une énergie incroyable au service d’un funk hip-hop savamment dosé. Battles a parfaitement assuré son rôle d’outsider en proposant une jam instrumentale et appuyée d’une réelle intelligence, décloisonnant le style dans une longueur hypnotique. Moby a beaucoup déçu pour son inédit remix de tubes à la sauce Dance 90’s au mépris de l’unité temporelle de ceux-ci. La main sans cesse en l’air, l’artiste n’est pas parvenu à extraire ses compositions du magma général. Enfin, Ez3kiel a présenté sans surprise son dernier show toujours aussi efficace. Boule gonflable dans le public, artwork inspiré, versions saturées et déstructurées - notamment un « Versus » incandescent, … L’exercice laisse peu part à l’improvisation, mais bénéficie d’une facette plus rock et sombre.

> Si certains se moquaient par avance de l’âge de ses protagonistes ou de la vacuité du style, The Offspring a incontestablement été le concert le plus fédérateur du festival. Alors oui, le groupe a visuellement vieilli et joue - plus de 10 ans plus tard - ses tubes à l’extrême identique. Mais étrangement, ce juicebox joyeusement régressif a eu raison d’une foule échaudée par la pluie et d’un gradin VIP se prêtant aux pogos pour l’occasion. Géniale machine à tubes punk rock, les californiens se sont offerts un voyage dans le temps avec une intensité adolescente restée intacte. Une bouffée d’air frais salvatrice et communicatrice, enchaînée à battons rompus.


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