Publié par Blog officiel Rock en Seine

« We are Rage Against the Machine, from Los Angeles - California » Hin, hin. Le ton est lancé. Bercy, mon gamin : rentre chez toi.


Pourtant, nous aurions du le prévoir. Pourtant. L’échauffement du batteur en coulisses 10 minutes avant le concert en disait déjà long sur l’offensive. Car après eux, rien ne repousse. Des terres brûlées, misent en jachère par un pilonnage de mortier en règle. Les corps en sueur, les pieds en sang. Les têtes inclinées. L’assaut était non seulement prévisible, mais - pire - constituait une invasion en terrain largement conquis. Seul étendard : un « Mother fucker » collégial. Encore et encore.

L’armée est arrivée. Là. Impassible. Travestie en prisonnier de Guantanamo, sur fond d’une étoile rouge, obscène et grisante. Le symbole même qui vous saute à la gueule et égorge votre vécu. A la faucille et au marteau, off course. « Get up ! » Virilité ambiante. Uppercut dans les gencives. Certains s’étaient même réfugiés dans les arbres pour assister à l’offensive. D’autres tendaient le poing à l’intonation de « L’Internationale », comme bercés par cette délicieuse propagande. Par cette rage juvénile qui subsiste en chacun de nous. Et qui ne demandait finalement qu’à être réveillée.

Quand certains rêvaient encore du grand soir, les Californiens nous l'ont apporté. Solo de guitare avec un jack ou une seule main (la jambe jouant les danseuses russes), rictus hilare du maître des lieux, martèlement de la batterie, contretemps de l'indomptable phrasé hip-hop, sauts de cabri… Les assaillants font dans l’hypnose de foule et se permettent même un interlude poétique pour calmer les ardeurs. Pour mieux remettre le feu aux poudres après. Car ça sent le souffre, yeah. « Come on ! » Le crachat. Et nul ne pourra s’en relever.


Les Rage Against the Machine, c’est la fusion. Pure, brute. Fusion des styles. Des discours. Des générations. De toutes les protest songs de l’Histoire. Cette intensité colérique qui donne corps et cohésion à tous les combats. Et plus encore.

Mais voilà, la nostalgie, ça tue aussi. Allez. Une tisane et au lit.



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