Publié par Journal Le Progrès

En dessous de la moyenne nationale, Lyon continue d’offrir péniblement une alternative aux grandes salles

Après être nés au Boulevard du Temple à Paris suite à la fin du monopole des théâtres en 1864, les cafés-concerts ont véritablement connu leur essor sous Louis-Philippe. Pourtant il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour que le phénomène s’étende à la Province. Si sa définition parle d’un débit de boisson produisant des formations musicales, ces lieux se sont au fur à mesure ouverts aux autres Arts. C’est l’émergence d’une culture populaire qui va décliner face au cinéma ou la création de grands et riches complexes.


A Lyon : une carence évidente

L'Agence Musique et Danse du Rhône-Alpes a rendu un rapport peu flatteur en 2001 : structures, moyens, diffusion et accueil insuffisant. On recense localement une dizaine de cafés-concerts et cinq studios de répétition adéquates, contre plus de 10 000 formations amateurs. La demande ne désemplit donc pas. Le prix des places, les réglementations sur le bruit et l’absence de bases solides pour effectuer la relève assèchent la ville. Le Blue Banana, l’Eden Rock, le Citron, le Phoebus, la Belle Equipe, le Sirius, le Ninkasi ou les MJC comme Perrache, … Ils tentent tous de maintenir une qualité avec une marge de manœuvre et des moyens de plus en plus faibles.


Une nécessité citoyenne

Le récent exemple du squat Grnd Zéro illustre tristement le problème. Il apparaît urgent de rattraper le retard, notamment dans le registre rock. Lyon reste obsédée de façon presque absurde par la génération Fake Oddity, Amélie-les-crayons, High Tone, Peuple de l’Herbe, Meï Teï Shô et son club de football. L’arbre cachant la forêt. Il faut trancher cette contradiction collective qui tente d’effacer l’image d’une ville que l’on dit bourgeoise, mais qui refuse indirectement l’émergence. Solution : déclarer également les cafés-concerts patrimoine de l’Humanité ?


> L’avis du Bistroy (Sylvain)
« Nous avons accueilli d’excellentes jeunes formations qui se sont par la suite fait connaître : Têtes Raides, l’Affaire Louis Trio, Louise Attaque ou Prohom. 200 personnes sont par exemple venues voir ici les Mass Hysteria, alors que 300 personnes sont restées danser dehors. Etre une scène « découvertes » est l’une de nos premières missions.  Nous avons actuellement presqu’un mois de retard dans les écoutes des envois, seulement les réglementations, surtout après concert, ralentissent le système. »



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