Publié par Longueur d'Ondes

INTERVIEW. Plus qu’un groupe, Zone Libre est surtout devenu, le temps d’une expérience, un collectif. Une hydre à 5 têtes indivisibles. Un contre-courant dont l’épiderme écorché se nourrit de conscience politique. Des fracas et des oppositions. De nos propres contradictions qui avancent à tâtons entre les bombes. Quoi de plus normal alors de laisser chacun s’exprime tour à tour sur la genèse de l’album, son sentiment d’urgence, le son rongé et abrupte de ses instruments et le refus - définitif - des compromis.


Casey, chant
« Nous ne nous sommes pas rencontrés par hasard. Chacun possède les albums de l’autre. Trêve d’hypocrisie, tu me colles les musiciens de Franck Mickael, je t’aurais dit « Laisse tomber ». Alors au premier essai des morceaux, c’était le strike assuré. Rien à jeter : on a gardé les 9. Cette manière de travailler est vraiment hip-hop. J’ai eu l’impression de sculpter le sillon de l’instru. De toute façon, la musique, ce n’est pas mon truc. Ok, je n’en suis pas sortie indemne, mais ce n’est pas pour ça que je vais me mettre à la guitare sur mon prochain album… »

Cyril Bilbeaud, batteur
« Chacun a découvert les textes lors de la mise à plat des morceaux pour l’enregistrement studio. C’était excitant et inquiétant d’être sur le fil. Après, pour ne pas aimer les textes, il aurait fallu que les auteurs virent leur cuti. C’est la première fois que je travaillais comme ça. Provenant de groupes (Ndla : Sloy), je n’avais pas l’habitude de ces individualités. Au fond, nous sommes assez éloignés du projet d’origine Zone Libre. Ce qui nous rassemble tous ici ? Notre culture hip-hop. Incontestablement. »

Marc Sens, guitare
« Quand je travaille avec Yann Tiersen, il me laisse également libre de travailler ma partie. De toute façon, je ne pourrais pas travailler avec quelqu’un de dirigiste. Je ne suis pas un mercenaire. Ce qui était intéressant, c’est que chacun a apporté son bagage musical pour mettre sa pierre à l’édifice. Nous n’avons pas eu besoin de samples. C’était organique. La texture et la structure du son ont été très importantes dans le processus créatif. »

Hamé, chant
« Ce qui est expérimental dans ce projet ? C’est de réunir toutes ces personnes autour d’une même table ! Au fond, et malgré la pochette de l’album qui est plus hip-hop, le résultat de cette expérience sonne comme un album de rock alternatif, dans une forme encore inédite en France. Le sentiment d’urgence est là. Sentiment que nous partagions avec La Rumeur. Au nous de nous concentrer désormais sur le live pour la trentaine de dates qui arrivent. Nous allons essayer de retranscrire la tension - positive - qui nous a habités durant l’enregistrement. »

Serge Teyssot-Gay, guitare
« Dans cette formation, je ne joue pas le rôle de chef d’orchestre. Nous faisons de la musique par jaillissement. Cet aller-retour est essentiel. Aucun compromis. On est tous fan les uns des autres. Pour savoir quand ça fonctionne ? Il faut éprouver une émotion, sans jugement de valeur. Tu penses juste au placement des voix, à fonctionner en gimmick. C’est la clé pour maintenir un cadre. Des improvisations, nous en avons conservé les explosions et entretenu un son rouillé, qui grince. »

Zone Libre « Angle mort » (T-Rec / Ladilafé)
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Marc Sens « Distorded Vision » (T-Rec / Anticraft)
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Casey « Libérez la bête » / Sortie : 1er trimestre 2009
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