SFR Music : symbole ou bouc émissaire ?
« Depuis le lancement de la 3G, nous avons fait de la musique notre point de différenciation » annonçait fièrement Jean-Marc Tasseto, directeur marketing SFR.
En effet, on ne compte plus le nombre de nouveaux services mis en place par l’opérateur : le bouquet de webradios Goom créé par des anciens d’NRJ, l’écoute en streaming avec Attention Musique Fraîche, les abonnements Illymitics ou MTV, le portail SFR Jeunes Talents, le service de retransmission en direct LiveConcert (ex : IAM au Caire, Madonna à New York), la salle de concert de 1000 m² Studio SFR sur Paris et les partenariats financiers avec des entités reconnues (Bars en Trans, Vieilles Charrues, Mars Attack, Nuits Sonores, La Cigale). Une stratégie des plus cohérentes si l’on se remémore le fait que SFR possède la première plateforme de téléchargement française avec 9,7 millions de downloads (soit 61 % du marché) et le fait que l’entreprise appartienne à Vivendi Universal
Les opérateurs se transformant progressivement en futurs majors ? C’est l’éventualité évoquée sur le blog de Borey Sok, consultant et auteur du livre « Musique 2.0 » : « Les opérateurs attendent d'être associé à un gros succès musicale afin de créer la différence avec la concurrence. SFR par exemple n'est pas encore un label mais à décider de lancer son propre festival. (Ndlr : au second trimestre 2009) L'opérateur met ainsi clairement les deux pieds dans la musique. Il n'est donc pas exclu qu'un jour un opérateur devienne un label. » Du côté de l’opérateur, on se veut pourtant plus prudent. Interrogée par le Centre d’Information et de Ressources pour les Musiques Actuelles, Laurence Dolivet, responsable du pôle Musique SFR nuançait le propos : « On ne peut pas se limiter à proposer du téléchargement à l’unité. […]Nous devons lui proposer l’expérience la plus complète possible autour de la musique. […] Nous sommes devenus un partenaire incontournable des labels sur le terrain du numérique. Tout l’écosystème de l’artiste profite de notre implication en termes de marketing, d’apport financier via le sponsoring et de développement. Nous sommes un média de masse, qui permet de toucher 18 millions d’abonnés. »
Les labels et constructeurs restent sceptiques
Du côté de chez Sony Music Entertainment, Julien Simon, responsable compte digital, s’explique : « Je ne pense pas que les opérateurs téléphoniques souhaitent développer leurs propres artistes, ce n'est pas leur métier. Aujourd'hui, la musique est un produit d'appel pour recruter ou fidéliser leurs actuels/futurs clients. On peut imaginer dans le futur la production et la distribution numérique d'un artiste confirmé via un opérateur en incluant une alliance marque/artiste, mais pas sous une entité globale. Le risque pour eux est de se brouiller avec les maisons de disques, pas forcément à leur avantage au vu du catalogue des Majors et autres gros aggrégateurs numériques. »
Même son de cloche chez Nokia France par l’intermédiaire d’Eric Munier, responsable des activités musique : « Nous pensons que les opérateurs ou plus généralement les industriels peuvent tout à fait devenir les distributeurs de demain et sont d'ailleurs en train de le faire, et pas seulement dans le domaine de la musique... mais devenir un label, non. […] Actuellement, il s‘agit de distribution digital et du marketing, cherchant à rentabiliser le bénéfice que peut apporter la musique à leur marque. […] Subséquemment, un artiste qui marche permet d'en "subventionner" 10 autres en développement qui ne marcheront sans doute jamais. Ce concept de travailler sur 90% de projets qui ne vont pas être rentable économiquement n'est absolument pas acceptable pour un industriel, du moins à court ou moyen terme. La structure actuelle de mentalité et d'obligation de rentabilité d'un groupe industriel ne permet pas ce genre de prises de risques.
En effet, on ne compte plus le nombre de nouveaux services mis en place par l’opérateur : le bouquet de webradios Goom créé par des anciens d’NRJ, l’écoute en streaming avec Attention Musique Fraîche, les abonnements Illymitics ou MTV, le portail SFR Jeunes Talents, le service de retransmission en direct LiveConcert (ex : IAM au Caire, Madonna à New York), la salle de concert de 1000 m² Studio SFR sur Paris et les partenariats financiers avec des entités reconnues (Bars en Trans, Vieilles Charrues, Mars Attack, Nuits Sonores, La Cigale). Une stratégie des plus cohérentes si l’on se remémore le fait que SFR possède la première plateforme de téléchargement française avec 9,7 millions de downloads (soit 61 % du marché) et le fait que l’entreprise appartienne à Vivendi Universal
Les opérateurs se transformant progressivement en futurs majors ? C’est l’éventualité évoquée sur le blog de Borey Sok, consultant et auteur du livre « Musique 2.0 » : « Les opérateurs attendent d'être associé à un gros succès musicale afin de créer la différence avec la concurrence. SFR par exemple n'est pas encore un label mais à décider de lancer son propre festival. (Ndlr : au second trimestre 2009) L'opérateur met ainsi clairement les deux pieds dans la musique. Il n'est donc pas exclu qu'un jour un opérateur devienne un label. » Du côté de l’opérateur, on se veut pourtant plus prudent. Interrogée par le Centre d’Information et de Ressources pour les Musiques Actuelles, Laurence Dolivet, responsable du pôle Musique SFR nuançait le propos : « On ne peut pas se limiter à proposer du téléchargement à l’unité. […]Nous devons lui proposer l’expérience la plus complète possible autour de la musique. […] Nous sommes devenus un partenaire incontournable des labels sur le terrain du numérique. Tout l’écosystème de l’artiste profite de notre implication en termes de marketing, d’apport financier via le sponsoring et de développement. Nous sommes un média de masse, qui permet de toucher 18 millions d’abonnés. »
Les labels et constructeurs restent sceptiques
Du côté de chez Sony Music Entertainment, Julien Simon, responsable compte digital, s’explique : « Je ne pense pas que les opérateurs téléphoniques souhaitent développer leurs propres artistes, ce n'est pas leur métier. Aujourd'hui, la musique est un produit d'appel pour recruter ou fidéliser leurs actuels/futurs clients. On peut imaginer dans le futur la production et la distribution numérique d'un artiste confirmé via un opérateur en incluant une alliance marque/artiste, mais pas sous une entité globale. Le risque pour eux est de se brouiller avec les maisons de disques, pas forcément à leur avantage au vu du catalogue des Majors et autres gros aggrégateurs numériques. »
Même son de cloche chez Nokia France par l’intermédiaire d’Eric Munier, responsable des activités musique : « Nous pensons que les opérateurs ou plus généralement les industriels peuvent tout à fait devenir les distributeurs de demain et sont d'ailleurs en train de le faire, et pas seulement dans le domaine de la musique... mais devenir un label, non. […] Actuellement, il s‘agit de distribution digital et du marketing, cherchant à rentabiliser le bénéfice que peut apporter la musique à leur marque. […] Subséquemment, un artiste qui marche permet d'en "subventionner" 10 autres en développement qui ne marcheront sans doute jamais. Ce concept de travailler sur 90% de projets qui ne vont pas être rentable économiquement n'est absolument pas acceptable pour un industriel, du moins à court ou moyen terme. La structure actuelle de mentalité et d'obligation de rentabilité d'un groupe industriel ne permet pas ce genre de prises de risques.
ISSU DU DOSSIER
> Opérateurs de téléphonie mobile : les labels de demain ?