Furia Sound Festival : Pete Doherty is dead
On sous-estime souvent l’importance d’un festival. Il s’agit pourtant d’une des rares occasions dans l’année de créer la surprise, tant d’un point de vue interprétations que des participations. L’occasion de draguer un nouveau public venu pour un autre groupe et de faire sa promotion, et non celle du prochain album. L’occasion également de ressentir toute la ferveur populaire, de vérifier la réputation d’une formation ou d’en découvrir d’autres. L’occasion de donner la parole à des ONG et des associations ou des bénévoles.
Ce festival de Cergy Pontoise dans la région parisienne reste l’un des (nombreux) coups d’envoi de la saison estivale. Depuis presque dix ans, l’association Vivre vite a su mûrir patiemment à l’ombre des géants du milieu. Puis petit à petit, elle s’est révélé un compromis idéal avec de larges ponts entre la verdure de la base de loisirs, l’ambiance festive des rassemblements de la province et une programmation qui oscille entre les confirmés pour le grand public et sa part de découvertes pour les plus pointus. Malmené cette année par l’affiche séduisante du festival de Montreux, Le rock dans tous ses états, puis par l’aguichante soirée à l’Opéra (Paris) avec notamment Franz Ferdinand ou Massive Attack, et enfin par la météo capricieuse en fin de week-end, le Furia a su tout de même tirer son épingle du jeu.
Au programme, quelques grandes têtes d’affiche intéressantes et absentes des autres festivals, bien qu’habituées à l’exercice depuis de nombreuses années : Mickey 3D (encore !), Yann Tiersen, High Tone, les Têtes raides, Vénus, Marcel et son Orchestre, Burning Heads, les Hurlements d’Léo ou bien encore les vétérans Young Gods. Intéressants, rafraîchissants, dynamisants, mais pas pour autant transcendants. Le public est, certes, à l’aise et enjoué sur les buttes de pelouse, mais il manque chez les anciens un brin de magie et la volonté de proposer quelque chose de radicalement différent de leurs concerts habituels. L’esprit reste quand même bon enfant (notamment la sécurité) et personne ne semble regretter d’avoir déboursé un ticket RATP franchissant les cinq zones, la fouille logique à la sortie du RER, puis le bus plein avant l’arrivée sur le site. S’il y avait effectivement quelque part où prendre des leçons, c’était surtout devant les alternatifs : Hundred Reasons, Forward Russia, White Rose Movement, The Young Knives, The Ex ou Editors. Ici et là, les jeunes esprits bouillonnent nerveusement, attaquant riffs et scratchs de manière irrévérencieuse. Une belle promesse pour l’avenir.
Quant à Pete Doherty, ex-leader de The Libertines et membre (?) actuel des Babyshambles, le monde va très vite se rendre compte de la fumisterie. Si en leur temps Iggy Pop ou Mick Jagger bravaient également les interdits, ils ont par contre su rester debout et perpétuer la légende.
LIENS
> Coulisses Bars en Trans 2006
> Coulisses Vieilles Charrues 2006