Kiemsa vs Khams : nostalgie
[Guinguette Pirate - Paris]
Dans une galaxie lointaine, très lointaine, il fut un temps où le rock était une denrée riche et répandue. Chaque petit cultivateur pouvait amoureusement cultiver sa petite portion car il n’existait aucune norme officielle, aucun marché parallèle, aucune industrie libéraliste. On se déplaçait de chaque coin de la galaxie comme on descendait dans la rue en quête du perpétuel frémissement, de la petite agitation juvénile capable de réveiller nos bas instincts. C’était l’ère du rock. Un âge d’or dont la production était soutenue par la multiplication des fanzines, des cafés-concerts, des radios pirates et des groupes d’amis. Kiemsa et Khams sont deux groupes de rock qui rappellent cette époque, bien avant l’arrivée du robinet à clips MTV ou du trafiquant de tubes NRJ. Deux bandes qui se sont retrouvées à Angers (49) pour croiser les guitares et peut-être enfin faire renaître l’énergie des cendres fumantes locales du feu groupe punk des Thugs.
Avant son exil dans le Maine-et-Loire, Kiemsa était une formation mayennaise de rock-fusion cuivré, née en plein désert d’une scène musicale départementale laissée à l’abandon. Une grosse bande de potes autant qu’une grosse machine de guerre. Un combo atteignant presque les dix personnes dans ses rangs. Ambiance juvénile, mais néanmoins réfléchie, presque spontanée et travaillée. Et pour forcer le trait décalé, les pogows et divers slams s’effectuent désormais sous l’œil attentif d’un impressionnant, barbu et chevelu bassiste. Une sorte de diable satanique survolté en décalage avec la formation. Face à eux, l’une des grandes révélations de la scène de Saumur : Khams. Un groupe également 100 % indépendant, autoproduit et anachronique. Les Khams font aussi de la fusion, mais tirent davantage leur inspiration du côté du phrasé des Rage Against the Machine ou de l’acidité des Beastie Boys. Ensemble, les deux groupes ont su faire tanguer la Guinguette pirate de Paris (un café-concert / péniche) au sens figuré comme au sens propre. Un brin de nostalgie à prolonger régulièrement.
LIENS
> Site Kiemsa
> Site Khams
> Furia Sound Festival 2006