CharlElie Couture : « L'inspiration, c'est un papillon »
Rencontre avec le frère de Tom Novembre, exilé depuis 2004 à New York, et dont l’album rock « New Yor-Cœur » apparaît bien plus qu’une simple carte postale envoyée à ses ex-compatriotes. Il s’agit d’une missive spontanée, fidèle et créative à l’image de ce touche-à-tout.
Quelle relation particulière avez-vous avec la guitare ?
J’ai commencé la musique par le piano à l’âge de 7 ans et je me suis mis à la guitare vers 13 ans, c’est d’ailleurs à cette même période que j’ai écrit mes premières chansons. Il y a sûrement un rapport de cause à effet. J’utilise ma guitare comme un instrument harmonique, et rythmique et ça s’entend sur les chansons.
Pour quels modèles avez-vous des prédilections ?
J’ai bien sûr joué sur pas mal de guitares. Ma première fut une Gibson Les Paul. Puis j’ai joué sur une GL Fender, et une Télécaéster. J’ai longtemps cherché celle qui me correspondait et j’en ai acheté beaucoup. Même après en avoir revendu, il doit m’en rester une vingtaine. Quand j’ai trouvé ma guitare, j’ai trouvé mon son. Une fois trouvé ce son, ma musique a pris beaucoup d’assurance. Ma guitare est une « Duoslide », fabriquée pour moi par Greg Damico
Des effets utilisés ?
Non. J’utilise pas mal de pré sur l’ampli. Du coup je choisi mon grain.
Quelles sont les différentes étapes de votre processus de création ?
D’abord, je sélectionne les textes parmi tous ceux que j’ai de côté. C’est une question de feeling. Une idée peut venir n’importe où. L’inspiration c’est comme un papillon, ça vient de nulle part et ça y retourne. Et puis quand je dois faire un disque, j’essaie ces textes sur des structures d’accords que j’ai mises de côté.
Pourquoi un enregistrement en prise live ?
Parce que je voulais retrouver la spontanéité et l’expression dans le geste. Un peu comme en peinture. J’avais des contraintes de timing d’une part qu’il m’a fallu intégrer. Mais surtout, j’avais envie de donner aux gens quelque chose de comparable à ce qu’on fait sur scène depuis des années.
À propos de votre musique, existe-t-il une différence de perception outre-atlantique et française ?
Oui et non. Oui dans un sens, parce que ceux qui m’écoutent ici à New York ne comprennent pas le Français. Et non parce que ce qui compte c’est surtout la pulse, le feeling, ce que dégage une interprétation. Après tout, très peu de gens en France comprennent les paroles des groupes anglophones et ça ne les empêche pas de partager le groove avec les musiciens outre-atlantique.
De quelle manière la peinture, la photo et le graphisme ont pu vous orienter ?
Disons que ça me donne du recul. Je passe beaucoup de temps tout seul dans le silence. Je ne suis pas obsédé par la foule quand je peins ou quand je travaille sur l’image. J’ai d’autres questionnements que ceux qui passent leur vie exclusivement dans l’espace de la musique. Moi, je passe sans cesse du bi-dimensionnel au tri-D.
La scène actuelle new yorkaise influence-t-elle votre jeu de guitare ?
Moins que les bruits de la rue. Ici, on est à fond tout le temps. Il n’y a pas de place pour les demi-mesures. On te dit : « Sois toi-même », « le mieux que tu as à donner c’est ce que tu es ». Alors quand tu te retrouves à devoir agir, tu as l’habitude de mettre le paquet et tu te lâches sans complexe. Que tu t’appelles Citizen Cope, Fun Lovin’ Criminals, Jon Spencer Blues Explosion ou The Strokes, tu fais ce que tu as à faire.
Quels événements pourraient vous faire revenir définitivement en France ?
Aujourd’hui ? …. Hum. Disons le rapatriement de mes cendres. (rires)
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