Avis aux préjugés : le rock est gay !
Trop virile pour toi, petit. Le rock est une musique d’hétéros, leur a-t-on dit. Il est donc resté l’opéra, la pop, le disco, les comédies musicales et la house cheap… Mais ce qu’on sait moins, c’est que dans l’ombre, les paroles ou les attitudes, l’Histoire prouve que le rock ne nous appartient pas.
Les homos ont influencés le rock ! L’histoire commence avec Brian Epstein, le manager des Beatles, un groupe inspiré par Little Richard (lui aussi gay). L’ambiguïté du petit Brian a autant perverti nos quatre garçons dans le vent qu’il en a influencé le look. C’est de cette rencontre qu’est née cette musique insouciante et les orgies sexuelles qui en suivront. Pour preuve, la chanson « You’ve Got to Hide your Love Away » (Ndla : Tu dois cacher ton amour) qui raconterait l’aventure entre Brian et Lennon. Une expérience qui, selon les rumeurs, aurait plongé par la suite Lennon dans les bras de George (profonde) Harrison. Le suicide de Brian Epstein correspond à l’arrivée de sa future femme Yoko Ono et d’une musique plus sérieuse.
Plus connu, on peut citer l’influence d’Andy Warhol, manager de The Velvet Underground. Lou Reed, pas encore maquillé mais portant déjà un pantalon cuir saillant, est resté très marqué dans sa musique par les soirées de la Factory. Sa chanson « Walk on the Wild Side » de l’album « Transformer » raconte justement cette époque. Et derrière la pochette du vinyle, on peut voir Cynthia, le magnifique drag queen avec qui il sortait. Merci donc à Warhol de nous avoir débauché le grand méchant Lou.
Le chanteur des Doors a lui été découvert par la folle Danny Fields (label Elektra) dont il s’inspirera pour ses magnifiques déhanchés sur scène. Plus tard, Danny s’occupera du cas du guitariste des Who. Si Pete Townshend ne changera pas radicalement de style, l’expérience lui aurait inspiré sa chanson « Rough Boys. »
Mais les 80’s marqua les premières trahisons : David Bowie et Lou Reed se marièrent tandis que Freddie Mercury préféra parler du Sida que de sa sexualité. Madonna, Indochine ou Mylène Farmer exploitent le filon : être gay, c’est tendance, mais pour des raisons d’images mercantiles. Il faudra attendre les 90’s pour assister à de vraies revendications : Boy George, Elton John ou George Michael. Etre une gay rock star est devenue possible ! Le monde raffole alors de cette authentique extravagance perceptible autant dans les paroles que dans les attitudes équivoques.
Longtemps il a fallu cacher sa sexualité dans le rock, une musique pourtant réputée instinctive, parce que les maisons de disques conseillaient fortement aux artistes de ne pas faire leur coming-out.
Mais les choses ont changées ! Actuellement, le mouvement punk et lesbien des Riot Grrrls a transformé le rock gay en acte militant. Aux hommes désormais de prendre exemple pour recycler l’image de l’androgyne Ziggy Stardust. Car si son ambiguïté homo fait l’unanimité, le personnage reste malgré tout un extraterrestre…
Playlist
“The Jean Genie” - David Bowie
"I Am What I Am" - Gloria Gaynor
"Die another day" - Madonna
"Freedom" - George Michael
"I Want To Break Free" - Queen
“Make up” - Lou Reed
“I can make you a man” - Rocky Horror Show
“So you want to be a rock’n’roll star” - Patti Smith
“This Charming Man” - The Smith
"Y.M.C.A." - Village People