Publié par Samuel Degasne

Ils sont libres, jeunes, espiègles et réinterprètent l’esprit du rock à leur sauce. Fils indignes du punk et de la dance, le groupe anglais a su confronter l’univers des free party avec celui des bars clandestins alcoolisés. Depuis que l’influent magazine NME s'en est mélé, la New Rave (ou Nu-Rave) a envahit le monde et redonné un brin d’espoir à une armée de fans privée de leader…

Si le nom pourrait faire penser que la New Wave des années 80, Indochine et The Cure en tête, vient de trouver un nouveau souffle en faisant son come-back, ce n’est pas le cas. Les cheveux bruns longs et crasseux ainsi que les maquillages noirs à outrance sont toujours en vogue, mais la New Rave n’y est pour rien. Par ce jeu de mot, il faut comprendre une nouvelle forme de « rave ». Les Djs mixant secrètement en pleine campagne boueuse ont été remplacé par une horde de jeunes punks qui semble penser que « Si tu ne viens pas à lui, le rock viendra à toi ». Et en plus de rajouter un sentiment festif et d’insécurité au show, cette technique raréfie les apparitions du groupe et renforce le bouche-à-oreille. Quand la musique des bas-fonds joue sur le terrain des campagnes urbaines, c’est un véritable sentiment d’urgence et un goût pour l’interdit qui se créent et rendent « tendances » ces événements.

Opération marketing
La New Rave a surtout fait coulé de l’encre en Angleterre en 2006 à travers les groupes Klaxons, New Young Pony Club, Shitdisco et le producteur James Ford (Simian Mobile Disco), même si la scène américaine dance-punk comporte de nombreuses similitudes. En effet, suite à la création de ce mouvement, une extrapolation rapide de journalistes, il a vite existé de nombreuses confusions des genres sous des prétextes électro. Des groupes comme The Sunshine Underground, Cansei de Ser Sexy, Bonde do Role et Datarock ont été classé dans la catégorie New Rave alors qu’ils possédaient d’autres influences musicales et géographiques. Finalement, le supposé fer de lance de ce mouvement, les Klaxons, a finit par avouer sur le site Entertainment Wise avoir inventer le style et que c’était une blague exploitée hors contexte. Un comble quand on pense que NME a sorti une compilation pour lui rendre hommage en le surexposant jusqu’à la nausée.

Phénomène mondial
Quoiqu’il en soit, le coup de pub a été plus que profitable pour le groupe anglais. Leur clip halluciné et hallucinant, où les membres s’aspergent d’un liquide verdâtre, a fait le tour du monde. En France, ce sont les Transmusicales de Rennes qui ont accueilli le groupe début décembre 2006. Si le terme Nu-Rave est une blague, les invitations aux concerts privés de ces anglais se font pourtant par SMS. Alors intox ou nouveau coup de pub ? La musique des Klaxons est, elle, bien réelle et dépasse même les espérances. Les titres « Gravity's Rainbow », « Atlantis to Interzone » et « Magick » explosent dans les charts. Dans ce kaléidoscope acide et gras, nous pouvons tout autant y croiser un Supergrass qu’un Primal Scream ou les Chemical Brothers. Un magma pop-art fluo, à la fois expérimental, saturé et dancefloor. Les morceaux sont déconstruits et remplis de cassures de rythmes ou de glow sticks. Une entreprise audacieuse que va rapidement s’arracher les festivals de musique de cet été…

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