Restaurants : du haut dans vos plats
Les établissements gastronomiques redoublent d’ingéniosité pour se démarquer et s’inscrire dans votre quotidien raffiné. Si certains jouent sur la simplicité, d’autres font le pari de la proximité pour décomplexer le consommateur. Les émissions de design et de décoration d’intérieurs ayant le vent en poupe, la cuisine suit donc logiquement la tendance en vous permettant d’être bien dans votre assiette.
Food shopping et vin au sac
Des plats chics à emporter (food shopping) en passant par la possibilité de ramener sa bouteille entamée (vin au sac), les restaurants s’essayent à la délocalisation gustative. Des initiatives alléchantes qui mettent à l’aise le client en permettant de ne pas forcer à la consommation éthylique ou d’allier une soirée cocooning et une cuisine délicate. Si les prix sont encore assez élevés, la recette favorise tout de même l’intimité et peut sauver bien des situations en cas de rendez-vous amoureux ou de dîner professionnel à l’improviste. Finie donc l’encombrante vaisselle et les après-midi fourneaux…
Décentralisation
Et pour ceux qui aimeraient aller beaucoup plus loin, vous pouvez également vous improviser cuisinier avec l’aide de spécialistes. Ainsi, c’est vous qui revêtez le tablier en plein restaurant ou lors de cours pour particuliers afin de déguster ensuite vos propres préparations. Une fois rentré, il vous suffira de mettre en pratique ces enseignements... Des célèbres marques de plats cuisinés avaient de la même manière dissocié les différents ingrédients dans leur packaging pour vous donner l’illusion de participer à l’élaboration du dîner en décomplexant l’apprenti. Un véritable succès qui s’est donc banalisé et élargit au stade des établissements culinaires. A l’inverse, il est possible de réserver un traiteur directement chez vous. S’appropriant vos ustensiles pour une soirée, un véritable maître d’hôtel pourra recevoir et choyer vos convives. De quoi donner l’eau à la bouche…
Micro-restaurants
Côté restaurant, d’autres idées ont été mises en pratique pour mettre en valeur le client. L’utilisation des recettes de grand-mères mélangeant plats traditionnels et simplicité du décor fait appel à une nostalgie infantile et sécurisante. Dans la même verne, les micro-restos font le pari de ne pas dépasser la dizaine de couverts et de rendre apparent les fourneaux. Difficile de faire plus preuve de transparence et de proximité avec ce service personnalisé qui bichonne le client aux petits oignons.
Townhouse
Le mouvement semble d'ailleurs inspirer l'hôtellerie… Les chambres d’hôtes profitent de l’élan en assaisonnant leur formule avec un goût certain pour l’authenticité. Quant au domaine de l’hôtellerie de luxe, il a lui aussi eu de la suite dans les idées en lançant le concept townhouse : entrée privée et particulière, chambres à étages ou jardin d’hiver dans une ambiance sophistiquée mais intime. La société exerce alors un véritable cocon autour du consommateur frustré, agressé et pressé face aux affres de la vie et de la grande ville.
Junkfood vs Slow Food
Pour finir, la nourriture peut devenir un véritable choix politique. La slow food est notamment un mouvement associatif international qui protège une agriculture biologique et traditionnelle, symbolisée par un drapeau jaune et un escargot. Son opposé, la junkfood, milite haut et fort son amour pour les graisses, la nourriture industrielle, le fast food et les grandes quantités… L'argument des deux camps est le même : être maître de son corps et de ce qu'il ingurgite, pour peu que l'on sache exactement ce que contiennent les ingrédients. Et demain ? Les scientifiques actuels prévoient déjà une explosion des alicaments (aliments + médicaments) et leur présence accrue dans quelques années au sein de notre chaîne alimentaire. Bref, qui a dit que manger était un acte innocent ?
LIENS
> Collectif KIP (Inde)
> Gay : Queer Beer
> Nabaztag et l’Internetocratie