Let me be a Drag King...
C’est au début du XXe siècle qu’Elles ou Ils se sont fait connaître. Des femmes déguisées en homme... Il y avait de quoi être interpellé ! Mais attention, cet élan de féminisme radical n’était pas à confondre avec la communauté transsexuelle. Non. Les Drag Kings ne veulent surtout pas changer de sexe. Ce sont avant tout des êtres libres qui refusent le déterminisme des genres. Rien que ça !
Qui ?
L’Histoire des Drag Kings commence avec les Amazones, capables de mutiler un symbole de leur féminité pour mieux tirer à l’arc. Les premières à refuser leur sexe pour contraindre leur corps à leurs simples désirs. Par la suite, Jeanne d’Arc nous la joua guerrière-pucelle et fière de l’être, pour mieux contrôler les armées du Roi. Viendront les écrivains George Sand ou Radclyffe Hall jusqu’au tour du travestissement érotique dans les années 20 avec les clichés de Del-la Grace et Claude Cahun. Colette et Marlène Dietrich joueront elles-mêmes sur une certaine ambiguïté en portant des habits d’homme. Désormais, le mouvement est surtout anglo-saxon (Angleterre, Etats-Unis, Canada). Seul problème, il ne recueille pas tous les suffrages auprès de la communauté lesbienne qui peine déjà à sortir du débat Butch-fem (masculinisation d’un des partenaires). On craint que cette marginalisation provoque l’amalgame.
Pourquoi ?
C’est l’émancipation des stéréotypes sexuels. On exprime son ambivalence et son attachement spirituel à un sexe différent de celui de sa naissance. Ici le conforme intime l’emporte sur les connotations d’ordre sexuel. Les Drag Kings refusent la vision binaire imposée par la société. Et s’habiller en homme fut parfois l’occasion d’accéder à un statut social réservé. Certains vont d’ailleurs plus loin en prenant un traitement hormonal. Si actuellement les Drag Kings s’apparentent plus à un courant artistique, c’est assurément un axe de réflexion ludique sur la place qu’occupe la femme. Une action qui dépasse le simple divertissement des Drag Queens. Un moyen de dépasser la représentation masculine en se réappropriant les codes vestimentaires, physiques et capillaires. Enfin une bonne raison de rentabiliser votre moustache…
LIENS
> Mahu de Polynésie
> Québec et les gays
> Echangisme