Publié par Aoura

Enfin en sortie nationale chez Atmosphériques, l’album squattait depuis quelques temps les bacs des autoproduits bretons. La voix cassée et le ton plutôt franc, le rennais évite les raccourcis grâce à ses prises de risques réussies. Du texte ciselé aux gimmicks folk, on jurerait entendre un Mano Solo chantant la sincérité d’un Bénabar ou l’ironie d’un Brassens.

Monsieur Roux s’extirpe sans mal de la nouvelle scène de chanson française avec son ambiance de comptoirs de bistro jauni et ses reparties bien senties. Le trio, privé d’une section rythmique, s’amuse à croiser les cordes des guitares, de la contrebasse ou du yukulele. Sur scène, le chanteur, habillé en marcel, distille avec simplicité son univers tragi-comique. Une sorte de bras d’honneur envoyé avec un clin d’œil malicieux. Pour exemples : « Norredine » qui aborde le racisme dans le monde du travail, « Les Papiers Sacrés » qui s’attaque aux religions, « Ma Mère la Pute  » qui est un titre en disant déjà long sur son contenu ou bien encore « Le Bouffon de la Cité  » qui parle des discriminations dans un second degré grinçant.

Les textes mettent donc en avant une galerie de personnages cyniques ou trop souvent oubliés de la République. Cette vieille France qui grogne, grommelle et s’indiffère des autres. Une société analysée à coup de phrasés à la fois compassionnels ou critiques. Une galerie de loosers magnifiques passant du clochard hargneux au musicien raté ou au rasta incohérent. Tout le monde en prend ainsi pour son grade. On rit de tout et on ne respecte rien avec une inconscience malicieuse.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, après avoir participé aux Chantiers des Francos l’an dernier, voici Monsieur Roux lauréat du Fair cette année…


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