Les poitrines au sein de l'Histoire
De tous temps, la poitrine des femmes a fasciné et fait fantasmer. Ce ne sont d’ailleurs pas les surnoms, parfois peu glorieux, qui manquent pour les qualifier : nénés, roberts, melons, lolos, mamelles ou encore nichons. La liste est longue… Au fur et à mesure que l’Histoire s’écrit, et suivant les cultures, son importance et sa mise en valeur ont maintes fois évolué. Aujourd’hui on assiste à un renouveau du fantasme de l’Homme, qui dans sa généralité, va désormais préférer une autre partie du corps de la femme : les fesses. Jusqu’à une nouvelle mode…
Les seins n‘ont eu cesse d’être mis en valeur de différentes manières au fil des âges : bandages, mutilations, corsets, soutiens-gorge, nus sur la plage ou suite à une chirurgie esthétique. Ce véritable symbole apparent de la féminité a subit de nombreux volte-faces face à l’évolution des mœurs et de la séduction, les cultures et l’importance de la société de consommation. La poitrine est même devenue une zone érogène très investie par la gente masculine, alors qu’elle ne l’était physiologiquement pas autant à son origine.
Histoire : des hauts et des bas
La taille et la forme de la poitrine féminine ont tout d’abord été souvent influencées par les goûts masculins. Dans l’Antiquité, les grecs affectionnaient des seins plats, notamment à travers les statues qu’ils érigeaient. En Inde, la gente féminine possédant des seins protubérants et lourds étaient recherchés, symbole des divinités locales. Au Moyen- Age, les hommes privilégient comme en Chine les petites formes. Le retour à l’ordre moral, le rabaissement de la condition de la femme et le monopole de la religion font effacer toute trace de féminité. Quant aux Amazones, elles se mutilaient un sein pour mieux tirer à l’arc, mais aussi pour s’élever à l’égal de l’homme.
Plus tard, à la Cour de Louis XIII, les invitées se couvraient la gorge. En effet, en ces temps où le roi règne de façon arbitraire et de droit divin, les règles de courtoisie en société sont régies par ses seuls goûts. Et contrairement à Louis XIII qui n’aimait pas la poitrine des femmes, la pratique se libéralise sous Louis XIV avec notamment les décolletés. L’infante Marie-Thérèse d’Autriche s’inspire à l’époque des Grands de la Cour d’Espagne. Au XVIIIème siècle, la généralisation du libertinage fait apparaître de nombreux décolletés aguicheurs. Ici et là, les écrivains de ce siècle n’ont de cesse que d’écrire sur ces poitrines généreuses. Mais l’arrivée de la Révolution française va proscrire l’utilisation de ces corsets, symbole de l’ancienne aristocratie et notamment de Marie-Antoinette. Il faudra alors attendre le début du XXème siècle pour que les seins se dénudent à nouveau. Après la période garçonne des années folles, les femmes tentent de rivaliser avec les pin-up américaines d’après-guerre.
Dans les années 50, la silhouette « contrebasse » est tellement admirée et relayée par les médias, qu’il se murmure que Marilyne Monroe aurait souhaité que l’on grave sur sa tombe ses mensurations : 97-62-92. Mais les femmes ne veulent plus être des modèles et des objets de beauté. Elles préfèrent se battre pour leur liberté de travailler et de vote. Les mannequins anorexiques sont tout de suite remplacés en mai 68 par un véritable choix féminin. Depuis, malgré quelques stars américaines des années 80 à la poitrine opulente et l’explosion de la pornographie, les goûts des uns se confondent aux autres. La création du wonderbra, un soutien-gorge qui rembourre les petites poitrines, va permettre enfin aux filles complexées d’assumer leur forme. Et paradoxalement, nous pourrions croire que, par exemple au Brésil, il est plus commun de montrer les parties de son corps. Certaines stars en font d’ailleurs leur fond de commerce. Mais même si on voit beaucoup de petits bikinis sur la plage, les brésiliennes restent pudiques. En effet, peu d’entres elles s’adonnent à faire du top. (seins nus)
Chirurgie esthétique : jouer à Dieu ?
Même si la dictature du « sein en pamplemousse » constitue parfois une obsession de la gente féminine (et masculine), la chirurgie a permis de modifier la structure de ses seins, moyennant finances bien sûr. Chez les jeunes, ce désir s’accompagne souvent d’une recherche de séduction. Plus de 10 000 jeunes femmes de moins de 18 ans a eu recours à la chirurgie esthétique aux Etats-Unis en 2003. Une chiffre qui double pratiquement tous les ans. Chez les plus âgées, il s’agit aussi de « réparations » pour éviter que les poitrines ne tombent. Et puis, il y a aussi les désagrégements physiques dus à de trop grosses poitrines et les maux de dos qui s’en suivent. Certaines femmes asiatiques ont quant à elles recours à un agrandissement douloureux de leurs jambes pour gagner une taille en plus. Au royaume du Soleil Levant, les hommes sont également beaucoup plus portés sur le fétichisme. Ils vouent un véritable culte à la lingerie, préférant les dentelles au corps d’une femme nu.
Les fesses : une mode postérieure à un renouveau ?
Ce que l’on peut au moins souligner, c’est que les « globophiles » (amateurs de poitrines) se font plus rares. Depuis 3-4 ans, les fantasmes masculins semblent évoluer et suivrent une toute autre direction. En effet, l’attention est désormais recentrée sur les fesses des femmes, ou du moins elle se diversifie. En témoigne une libération plus grande des pratiques sexuelles en couple et les nouvelles modes vestimentaires basées sur les lingeries féminines qui mettent en valeur ces attributs : strings, tanguas, jeans taille basse, etc. A en juger le succès des chanteuses féminines comme Jennifer Lopez, et ce malgré les mannequins squelettiques et longilignes comme Kate Moss qui ornent les pages des magazines de mode, les hommes semblent accepter de plus en plus les formes, jusqu’à accepter de voir afficher fièrement les ventres. Une culture que l’on doit à l’Amérique latine qui a depuis longtemps adopté cette exposition. C’est la revanche des femmes à petites poitrines qui commencent. Nul ne sait si ces nouvelles tendances sont, de manière inconsciente, un niveau dictat de la mode ou une volonté propre de la femme de vouloir montrer sa féminité. L’époque actuelle s’inscrit dans une véritable revendication et une fierté de sa sexualité, de ses goûts, de ses origines et de son corps. Peut-être avançons-nous tout simplement vers une atténuation des complexes.
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