Vieilles Charrues 2011 : focus sur les Balkans

GORAN BREGOVIC

Révélé par les bandes originales des films de Kusturica (d’où est issu le célèbre « In The Death Car » avec Iggy Pop), cet infatigable et prolifique compositeur serbo-croate est également un formidable ambassadeur de la paix. Contribuant à l’essor de la musique des peuples Roms et tsiganes dans le monde entier, Goran Bregovic produit depuis 35 ans une musique vive et colorée qui sait transcender les genres pour s’opposer à la réalité.

Sur scène, la rock star sera accompagnée par l’Orchestre des Mariages et Enterrements, une formation pouvant aller jusqu’à cinquante musiciens, afin de présenter son spectacle « Champagne pour les gitans ! » Une vision euphorique et communicative. Une leçon de vie, donnée par cet exilé politique en France, qui nous prouve que la musique sait être fédératrice, qu’elle que soit sa culture. > Site web

SÖNDÖRGÖ FEAT. NAAT VELIOV

Ensemble de musiciens multi-instrumentistes, Söndörgö (prononcer « Shoendoergueu ») fait partie de cette nouvelle génération d’orchestres virtuoses. D’origines serbo-croates (une minorité en Hongrie), les membres de cette formation ont tenté une « résistance culturelle » en procédant à la sauvegarde des traditions, soit : un mélange entre musique folk-slave du Sud et celle traditionnelle des Balkans. Une posture qui fait d’eux les derniers gardiens du savoir-faire local.

Surtout reconnue pour sa pratique du tambura, un instrument à cordes pincées du XVI^e siècle, la troupe propose une musique syncopée, entraînante et très rapide. Elle accueillera sur scène le trompettiste solo Naat Veliov, qui a participé aux bandes originales des films de Kusturica « Le Temps des gitans » et « Underground » avec Goran Bregovic. > Site web

DJ GAETANO FABRI

Dj depuis 91 dans le milieu belge de l’acid-house, ce percussionniste d’origine fait son coming out world début 2000. Ce virage soudain, expliqué en partie par son amour pour le jazz, Gaetano le doit surtout à sa passion pour la musique et la culture balkanique (celle de l’Est et non celle du député des Hauts-de-Seine).

De cette aventure passionnée naissent des remixes alliant sonorités d’Europe de l’Est et tempos issus du dancefloor. Le mariage de la tradition et de la modernité. Un sucré-salé festif et endiablé qui réconcilie les frontières du vieux continent. Affilié au crew Balkan Beats, avec Robert Soko et Dj Tagada, il s’impose actuellement comme l’un des fers de lance de cette tendance qui gagne – enfin – le monde entier. L’heure de la revanche a sonné… > Site web

DJ TAGADA

Il a de quoi ramener sa fraise, ce Dj Tagada. Hip-hop klezmer, ragga-reggae des Balkans, gypsy punk, fanfares et autres cuivres de l’Est, électro tsigane… Le dj s’illustre avant tout comme un sélectionneur pointu et pointilleux. Incontournable, surtout. De ceux qui pratiquent les chassés-croisés entre les univers et les montés au filet. Car ici, c’est fusion à tous les étages – le Divan du Monde l’a d’ailleurs bien compris, en lui confiant régulièrement ses clés – et Paris lui doit ainsi beaucoup.  

Le set est éclectique, tant géographiquement que musicalement. Montagnes russes garanties à chaque nouveau tour de manège. Un violon en proie aux frissons ? Une trompette qui pleure ? Une percussion qui applaudit ? Tout va bien, vous êtes arrivés. Finalement, l’une des meilleures agences de voyage du festival. > Site web 

NADARA

Découvert grâce à la bande originale du film de Tony Gatlif « Transylvania », cette troupe de musiciens et de danseurs est considérée comme le meilleur ensemble tsigane de Transylvanie. Son nom signifie « N’aie pas peur » en langue romane, un leitmotiv qui leur a – depuis – porté chance.

Unique en son genre, la formation dévoile les secrets bien gardés de ses ancêtres, tout en veillant à maintenir une approche personnelle du folk transylvanien. Cela passe notamment par l’intégration inédite du saxophone, du cymbalom, de l’accordéon et de la guitare acoustique au sein de la structure traditionnelle.

Un concert qui, associé à une démonstration de danses, proposera ainsi un panorama exhaustif de la culture tsigane. Les amateurs des fest-noz n’ont qu’à bien se tenir : ce soir, c’est revanche ! > Site web