Rock en Seine 2011 : my own summer with Deftones
Hein hein ! Si l'exercice en a probablement effrayé certains, les autres étaient – pour sûr – en terrain connu, conquis. Volontairement soumis. Car l'un des derniers remparts du néo-métal 90's se tenaient bien là cette nuit, debout sur ses fondations indestructibles, transformant Saint-Cloud en champ des possibles.
La scène fait penser à ce clip des Foo Figthers (décidément !) « The Pretender »… En fosse, un cordon de sécurité se tient en ligne, au garde à vous, le polo bordeaux et les bouchons d'oreille de rigueur. Tous sont impassibles devant les provocations d'une foule impatiente, aux aguets. Avant que finalement tout n'explose. Big bang ! En seulement quelques secondes... De ces lames de fond qui vous ramassent à la cuillère et ne laissent que peu de pitié pour la verdure ainsi rapidement piétinée.
Trois ans ! Trois ans depuis les Rage Against The Machine, que le parc n’avait pas connu l’anarchie. Une telle furie, un cocktail (molotov !) entre colère et énergie. Et le calme avant la tempête ne fut que de courte durée quand Chino Moreno et ses assaillants donnèrent leur première salve, le temps de tout ravager. La guitare gronde, gueule et s’époumone, la batterie tonne et les changements entre les chansons sont les seules amnisties éphémères avant que le couperet ne retombe. Inlassablement.
Cette voix hurlée, raclée du fond de la gorge, joue les bras de fer musclés avec les chuchotements et autres cris stridents à vous glacer le sang. On pique une suée devant ces larsens en pleurs qui réinventent la définition du « Wall of sound ». L’ensemble est massif, délicieusement âpre et rugueux. Collectif. De ces véritables madeleines de Proust juvéniles dont on en reprendrait chaque jour volontiers. De ces instants qui restent éternellement à prolonger.