RELIEFS « Nos yeux »
Le troisième E.P. du trio franco-québécois (« La Traversée », sept. 2015) impressionnait dès la pochette.
Un avion désossé et abandonné en plein désert de rochers. Un paysage aride, monochrome et plane. Où il n’est justement plus permis de planer... Car c’est bien a contrario que la musique instrumentale de RELIEFS, entre rock progressif et dépressurisation indie, impose les ondulations promises par leur nom.
Ce premier album, en seulement 3 ans d’existence, s’est d’ailleurs en partie écrit à distance (deux sont à Montréal, le troisième à Bordeaux). Un vol long-courrier renforçant la dimension apatride du projet, dont le genre et le design épuré prescrivaient déjà une absence de frontières…
Basse-guitare-batterie ? Le résultat est tout en montée de cols, avec ses explosions en plateau et ses descendes en écho. Toujours accessible, jamais dans la surenchère technique ou expérimentale, ni dans la répétition minimale et la facilité…
C’est simple : RELIEFS sait judicieusement éviter les plats.