Casus Belli « Soul Fiction » : le poids des maux
Le talentueux rappeur lyonnais joue au Ninkasi Kao ce samedi en compagnie de Cyrz et Bouchées Doubles 
Est atteint de cécité celui qui n’est pas au courant de cette date tant le placardage d’affiches jaunâtres promotionnelles s’est fait agressif sur les murs lyonnais. Casus Belli signifie en latin « Cas de guerre », et c’est effectivement un véritable combat que mène l’auteur contre les clichés tenaces du milieu, une lutte contre ses interrogations personnelles, une course contre le rythme, un pugilat délivreur.
Le choc des propos
L’artiste emprunte quelques raccourcis classiques entre dénonciation facile, délire égoïste et chœurs mielleux, mais sort du champ de bataille la tête haute au sein d’une scène locale qui a parfois battu retraite. L’ensemble est d’une grande qualité, affinant une musique travaillée et des textes à l’arithmétique efficace. Le phrasé coule naturellement et se veut volontiers personnel pour appuyer les revendications. Le général est ici aidé de ses lieutenants pour mener l’assaut et engager les hostilités. Ce n’est pas la bataille qui est gagnée, mais bel et bien une guerre pour la qualité.
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Pour le journal Le Progrès