Quand le jeu vidéo inspire la réalité
Oubliez les récupérations mercantiles type franchise vestimentaire ou figurines pour initiés. Le jeu vidéo a depuis longtemps délaissé ses manettes pour s’attaquer au grand public. Adaptations au cinéma, économie parallèle, arts numériques, musique digitale, jeu de rôle grandeur nature… L’industrie vidéoludique vient au secours des scénaristes et du stress ambiant. Exemples à l’appui.
L’expression la plus visible et la plus restrictive du jeu vidéo est en premier lieu le cinéma. Ces dernières années nous ont offerts leur lot d’adaptations plus ou moins réussies : Resident Evil, Doom, Hitman, Alone in the Dark, Mortal Kombat, Street Fighter, Tomb Rider, Super Mario Bros, Silent Hill, House of Dead, Final Fantasy, Wing Commander, Double Dragon, Dead or Alive, BloodRayne, Postal, A Dungeon Siege Tale… De quoi attraper le tournis ? Attendez de voir ce que réserve 2009 : Max Pain, Warcraft, Halo, Diablo, Return To Castle Wolfenstein, Onimusha, Tekken, Metal Gear Solid, Gears of War, Painkiller, Spy Hunter, Devil May Cry, Metroid ou encore Prince of Persia ! Rien d’étonnant, au-delà de la facilité scénaristique, quand on regarde le succès des machinimas. Si ces films amateurs réalisés à base d’extraits de jeux sont pour l’instant ignorés par les éditeurs Blizzard (Warcraft) ou Valve (Counter-Strike), Microsoft a, à l’inverse, développé pour Halo la licence « Game Content Usage Rules » à cet effet. Mais hormis le support lui-même, notons également les récentes implications de John Woo (Stranglehold), de Tom Clancy (Splinter Cell, EndWar, Ghost Recon, Rainbow Six) ou la création de la société de conseils The Jerry Bruckheimer Game Studio. Tout un symbole…
Dj GameBoy Vs Rayman
Au vue des lan party et de leur e-sport (compétitions en réseau local), de Second Life ou des sommes réelles générées par le poker en ligne, il subsiste une véritable économie parallèle. De quoi faire frissonner les romanciers d’anticipation. Même l’artistique s’y met. Le Pixel Art refait son apparition à l’image des créations de Craig Robinson, tandis que les mosaïques Space Invaders s’emparent de nombreux pays. A tel point que The Art of Urban Warfare, initié par Warhol et Luis, transpose ces Space Invaders en une lutte de pochoirs par équipe où la supériorité colorimétrique est de mise. C’était sans compter sur le domaine musical qui, en plus d’inonder les plateformes vidéo d’adaptations du thème de Tétris ou de Mario Bros, se lance dans les DJ Gameboy. Ainsi, Little Sound Dj, Gameboyzz ou autre Glomag exploitent le son Midi, s’appuyant la plupart du temps sur des développements amateurs. Ubisoft et EMI avaient quant à eux sorti le premier single « Making Fun (of Everyday Life) » issu du dernier Rayman, tandis que le groupe Korn vient récemment de publier le single « Haze » inspiré du jeu éponyme.
A l'assault des rues
Des jeux ont également été transposés dans la réalité. L’émission de télévision de Fuji Tv « Le Mur Infernal », actuellement sur TMC, provient évidemment de Tetris. Sur le même principe, le Pac-Manhattan réunit depuis 2004 des étudiants new-yorkais au sein d’une course urbaine. A l’instar du jeu d’orientation Tourality ou des chasses au trésor (Geocaching) et leurs objectifs géographiques, le joueur Pac-Man connait la localisation précise de ses ennemis fantômes grâce à son GPS. Les Street Wars (exemple : BotFighter), où s’affrontent des concurrents armés de pistolets à eau, tout comme les Murder Party, sorte de Cluedo vivant, réintègrent eux aussi le jeu de rôle grandeur nature en s’affranchissant des clichés fantastiques. Le jeu est ainsi transposé dans une réalité urbaine, créant un espace de défoulement interactif. Un avantage certain pour la créativité et notre besoin de singularité sociale, autant qu’un retour à la nostalgie (univers connu) et à l’aveu que les joueurs, aussi geeks que peuvent l’être certains, établissent des ponts entre les genres. Car, plus que jamais, tout comme l’était la publicité, le jeu est devenu est des vitrines de notre société.
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