Publié par Le Progrès

Saveurs psychologiques et esthétiques dans le dernier film de Fruit Lang, qui aurait mérité une plus grande sortie en salle

Ancienne star d’une quarantaine d’années, Ching Lee veut rajeunir et reconquérir son mari infidèle. Elle va ainsi contacter Mei, une cuisinière qui prépare des jiaozi (raviolis à la vapeur) aux propriétés et aux ingrédients des plus étranges. Le roman de Lilian Lee mitonne ici le mythe de Faust et de la fontaine de jouvence : jusqu’où aller pour retrouver sa jeunesse ? Fruit Lang nous avait beaucoup plus habitués à l’acidité du maelström urbain et son gratin. Il n’en reste pas moins ici une critique des pratiques cannibales d’une certaine Chine continentale, dans un esthétisme léché et pimenté par les effusions d’hémoglobines.

Le chef se met à table
« Nouvelle Cuisine » est issu d’un court-métrage présenté dans « 3 extrêmes », un film savoureux réunissant trois réalisateurs asiatiques autour d’un même thème. Son exploitation en format long met les petits plats dans les grands en donnant de l’épaisseur au personnage de Mei, campé par une Bai Ling érotiquement troublante, et à son libidineux mari Tony Leung. L’histoire aurait pu être classique, mais l’utilisation des sons et des hors champs est délicieuse. La recette fonctionne et le film a reçu trois prix lors de la 24ème Hong Kong Awards et a été nominé au festival de Gérardmer et celui de Berlin.

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