L'Atlantide : mythe et légendes

L'Atlantide est une île légendaire qui aurait été engloutie dans l'Antiquité. Elle est mentionnée pour la première fois par Platon dans le « Timée » et le « Critias ». Si l’on en juge la déclinaison de la série TV américaine Stargate et le prochain lieu présumé du 4ème volet du film Indiana Jones, la fable continue de faire fantasmer. Etat des lieux des origines du mythe, son enseignement et les récentes découvertes.

Les récits de Platon
Tout comme l’histoire de Pandore et de Prométhée, le mythe de l’Atlantide est un avertissement sur la pérennité des connaissances humaines. Il nous met en garde contre l'insouciance dont fait preuve l'humanité qui considère l'évolution comme irrésistible. Notre espèce met toute son énergie à s’automutiler inutilement dans des luttes de pouvoir en considérant l'accès aux connaissances comme une arme. Ce savoir est donc gardé jalousement comme outil de suprématie, freinant ainsi les possibilités d'échapper à notre funeste destin. La morale semble être la transmission des avancées philosophiques et techniques par l’enseignement, tâche dont s’occupait justement Platon.

Le « Timée » donne une description générale de la civilisation atlante : son expansion, la guerre contre Athènes et sa destruction finale. Le « Critias » donne quant à lui davantage de détails : origine des habitants (nés de l'union de Poséidon et d'une mortelle, elle-même fille d'un autochtone), mœurs, géographie de l'île jusqu’à l’organisation sociale et politique. Malheureusement, il n’existe aucune trace de la fin de ce récit. Il s'interrompt au moment où Zeus décide de punir les Atlantes décadents. Si la légende nous est transmise effectivement par Platon, elle n’est utilisée qu’en tant qu' illustration de son propos sur le devenir d'Athènes. Il s’agit d’une mise en garde.

Les détails connus
L’île serait située au-delà des Colonnes d'Hercule (considérées comme l'actuel détroit de Gibraltar aujourd'hui), où se trouvent des fonds vaseux et les restes de l'île disparue. L’île donne ainsi accès au continent. Le roi éponyme est Atlas, fils du Dieu de la mer Poséidon et de la nymphe Cleito. L’île est divisée en dix royaumes gouvernés par Atlas et ses neuf frères, puis plus tard par leurs descendants. Chaque royaume possède sa propre capitale, copiée sur la cité-mère, capitale du royaume d'Atlas et dessinée par Poséidon lui-même. Située autour d’un mont, la cité-mère est circulaire et entourée de fossés navigables.

La religion des Atlantes était centrée sur Poséidon, le père des dynasties royales, et incluait le sacrifice annuel d’un taureau que l'on devait capturer pour ensuite l'égorger sur un autel en forme de colonne. Les Atlantes sont devenus corrompus au fil du temps. Ils fondèrent par les armes des colonies des deux côtés de leur île, conquérant une partie de l’Afrique jusqu’à l’Égypte, et de l'Europe jusqu'à l'Italie. Athènes était le seul État capable de s’opposer à leur expansion. L’Atlantide, ainsi que l'armée athénienne, ont été engloutis lors d'un immense raz-de-marée associé à des tremblements de terre, en un jour et une nuit. Platon ne mentionne pas d'explication géologique à cette catastrophe. Ces événements auraient eu lieu 9 000 ans avant l'époque de Solon.


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