Rock en Seine 2009 : Eagles of the death metal
Figure héraldique du genre, les bad boys US ont chromé leur heavy glam avec une dose de rock stoner et de blues huileux. Effet garanti. Les groupies, se pâmant à chaque œillade, ont depuis longtemps dépassé le starter. Une chose est sûre, les EODM n'ont rien inventé. C'est clair ! Oui, mais et alors ?
Avec un "Are you readyyy... ?" sous l'aisselle et une lèvre velue à faire pâlir les résidents de l'hospice de Saint-Cloud, Jesse "fuckin" Hugues a réussi à faire dans le défouloir rock. Le tout en jean, s'il vous plaît. Le propos ? Lourd, pesant, ironique et bien léché. Le type même qui se frotte à votre jambe et vous mâchouille le cerveau comme on chique du tabac texan. Et c'est bien dès les premières secondes que la pétaradante machine s'emballe et vrombrit, marquée par les claquements de bottines cirées du maître des lieux.
Sur scène, Stéphane Saunier (programmateur Canal+) et Macy Gray opinent du chef. Il faut dire que le groupe sait y faire : les corps tatoués, les muscles saillants et la sueur aux hormones comme aftershave. Derrière les coups sourds des riffs gras, le batteur s'en donne à cœur joie, style bûcheron débitant du bois, le rictus en plus. Même pas mal.
Les cassures de rythmes embrasent l'assistance. La foule retient son souffle - alcoolisé - prête à galetter le jambon braisé avalé sur le pouce. Ca sent la poudre. Définitivement. Pourtant, rien ne semble perturber les prêteurs sur gage rock. L'attitude est nonchalante, sexy à souhait, à dandiner de l'arrière-train lors de quelques solos bluesy. Quant au torse, il est offert en pâture à une foule repue. A genoux. Domptée.
La guitare Flying V ? Exhibée, telle un grigri tribal, un sex-appeal nicotiné à l'effluve orgasmique. On en reveut encore. Et encore. Marre des kids bien peignés qui squattent les ondes. Pas de doute, la pression a mis ici les têtes en ébullition, sorte de bouillon à l'arsenic de fond de cale. Expression primaire des bas-fonds. Mais la course s'interrompt là, car il faut bien en finir. Avec l'envoi traditionnel de baguettes du batteur et, dans l'air, une dose palpable d'électricité.
Rock you, babes.
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