BO Casino Royale : un Bond en avant
Le 21ème volet de la série de Ian Fleming est non seulement un excellent retour aux sources pour l’une des franchises les plus rentables du 7ème Art, mais c’est aussi l’une des meilleures bandes originales composées par David Arnold.
Le come back est plus que réussi pour l’espion anglais au flegme britannique et au charme dévastateur. Si la bande originale se fait volontairement plus sombre, elle a su également s’adapter avec subtilité à notre époque, relayant les paysages « cartes postales » et les pin-up de calendrier à la simple anecdote. Avec ses rythmes effrénés, l’omniprésence des cuivres ou des violons et l’intégration de battements électroniques, David Arnold dépoussière avec douceur le mythe.
Les jeux sont faits
Tradition oblige, la chanson générique est confiée à une star. C’est l’ex-chanteur américain de Soundgarden et l’actuel leader d’Audioslave (la nouvelle formation de Rage Against The Machine) Chris Cornell qui se colle à l’exercice. Un choix qui a autant provoqué la confusion que la sélection de l’acteur Daniel Craig en héro blond et musclé. En effet, depuis 1987 avec « Permis de Tuer » (interprété par les scandinaves A-Ha), aucun homme n’avait composé le titre-phare de la série. Si l’on se rappelle tout de même de Paul McCartney accompagné des Wings pour « Live and let Die », la tradition a toujours été de rendre hommage à l’époque en utilisant une diva : Shirley Basset, Nancy Sinatra, Gladys Knight et même Madonna. De toute façon, le discuté titre « You Know My Name » de Chris Cornell n’est pas présent sur l’album à cause des droits.
Impaire et passe
Après « Tomorrow Never Dies », « The World Is Not Enough » et « Die Another Day », le vieux routier et habitué de l’affaire David Arnold a donc remis le couvert une 4ème fois. Dans un style orchestral explosif, le compositeur a su garder les célèbres bases de la série et se surpasser. Avec ses arrangements très fins et délicats, il a gardé un véritable lien avec l’univers sonore, malgré des images reliftées. Grâce à Nicholas Dodd, David Arnold a composé fiévreusement sa BO en incluant une tension à chacune de ses chansons. De quoi renforcer terriblement les scènes d’action et de suspense. Seul bémol, la bande originale délaisse le thème mythique de Monty Norman pour puiser dans une autre interprétation. Un thème qui, en forme de clin d’œil, n’apparaîtra finalement qu’à la fin du film, lorsque James Bond aura fièrement rempli sa mission pour devenir enfin 007.
Cartes sur tablePas de grandes nouveautés pour autant sur l’ensemble de la playlist : quelques thèmes sentimentaux et romantiques, suivis d’une rasade de chansons haletantes dans la tradition de John Barry. Du lyrisme efficace, propre et honnête, qui dépasse parfois la simple inspiration pour créer un réel hommage. A noter le thème du méchant, interprété avec quelques notes de piano obsédantes. Un régal… On retrouve en clôture quelques percussions africaines frénétiques et idéales pour servir les courses poursuites. La tension est alors à son comble et David Arnold n’hésite pas à prendre des virages violents pour maintenir l’ambiance. En conclusion, tous les amoureux de la BO de « Tomorrow Never Die » devraient être agréablement surpris. Car si le compositeur ne révolutionne pas le genre, il signe ici un CD à la fois massif et aérien, qui pourrait presque résumer tous les autres films du genre.
LIENS
> BO Dahlia Noir
> BO Miami Vice