Publié par Longueur d'Ondes

C’est un jeune et sérieux vin de pays que nous offre là le cépage de Caen. Une de ces productions outsiders les plus matures - façon gaBLé, nous épargnant le goût bouchonné de la facilité.

Car à peine vieillies dans les fûts cotonneux de l’âge étudiant, les effluves de leur folk latent vous enivrent les sens. Si certains font dans l’emballage plastique et le lever de coude rapide, Wine se contente de son étiquette PJ Harvey / Mark Lanegan en laissant la nature agir.


La lourde robe du climat rock fait office de colonne vertébrale et donne corps à l’ensemble. Un climat sombre, attentif, nerveux et progressif dont seule la chanteuse en éclaircit la lie. Pour tout assoiffé des ambiances fantomatiques et pensantes, le cru se boirait presque au goulot si sa production n’était pas si injustement confidentielle.


On se console alors, rêveur, face à ces envolées qui n’explosent que rarement, à la manière des orages de chaleur. Pas étonnant que le groupe réfléchisse à une tournée ou un enregistrement en commun avec
Joe Volk, le chanteur de  Crippled Black Phoenix. Un artiste marqué par la patte de Portishead, tant au niveau de son label (Invada Records, propriété de Geoff Barrow) que du point de vue de la production de son premier album (Adrian Utley, également membre du groupe trip-hop).

Et malgré leur sélection sur les tables des Vieilles Charrues ou des Bars en Trans, le groupe n’affiche pas de réelle ambition. L’important est dans un premier temps de « payer du matériel et des nouilles... » Preuve que, si la maturation est déjà là, l’équipée laisse encore au temps son rôle à jouer.

« Nous nous concentrons sur le live, plutôt que sur l’enregistrement d’un album. Les morceaux évoluent sans cesse entre jam et subtilités, pouvant dépasser parfois les 10 minutes. En concert, le son est plus gras et lourd, mais sait garder son caractère intime. Un travail que nous avons voulu ensuite restituer dans les lumières... »

N’en déplaise à Roselyne, Born to be Wine.

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