Publié par Webomusic

Ils ont tout : l’héritage, le métissage des genres, l’assurance, la conscience politique et le service après-vente. Ne manque plus que votre approbation… Attention, demain est peut-être déjà aujourd’hui.

Alors que les directeurs artistiques tentent d’imposer une culture marchande qui répond à des critères rigoureusement mathématiques, tentons justement d’analyser l’exemple de Kiemsa.

Tout d’abord, il s’agit du renouveau de la scène mayennaise (53) qui ne s’était jamais remis de la désertion de ses structures culturelles telles la grande époque de La Coulée Douce ou Les Eclats du Rock, et de ses groupes comme Twirls Comics et Sold Out (Ndla : devenus respectivement Maël et les Montgomery). C’est une revanche terrible contre l’omniprésence d’Angers ou de Rennes, et un héritage lourd à porter mais qui entraînera d’autres dans ce sillon avec l’aide du grandissant festival des 3 Eléphants.

Ensuite, leur métissage de rock cuivré allant du ska à l’acoustique ne cède jamais au recyclage. C’est l’évolution logique d’une musique qui s’assume en créant un pont harmonieux entre les styles. Dans une scène rock en manque de repères, l’acte parait presque citoyen, tant il est fait avec facilité. Les participations sur le 1er album en témoignent : Saholy Diavolana (ex-Candie Prune), Bring’s (Freedom For King Kong) ou bien encore Nico (Clone Inc.)

En plus de l’assurance redoutable dont ils se vêtissent sur scène, le combo aide à la production d’autres groupes florissants comme les Clone Inc. (anciens finalistes du festival Vieilles Charrues) en participant notamment à la création de leur vidéo clip.

Enfin, ce groupe a compris le rôle de la médiatisation, sans tomber pour autant dans les pièges. Ils savent donner d’eux-mêmes et c’est désormais une qualité devenue rare. En interview, les membres sont capables d’expliquer avec lucidité chacun de leurs choix et d’offrir à l’occasion quelques versions acoustiques. Sur scène, le groupe oscille son répertoire entre pauses et fureur communicative, prolongeant à souhait les titres pour notre plus grand bonheur. Visuellement, l’univers appuyé par les personnages dessinés apporte une note singulière profitable.

Les textes ne sont pas en reste avec des gimmicks chocs martelés comme " je suis bien dans ma peau, elle est juste à ma taille ". Et l’année dernière, Kiemsa a repris intelligemment la chanson phare des Berruriers Noirs en " Salut à toi l’intermittent ". Une énumération des métiers du spectacle pour démontrer l’importance de l’étendue de cette famille. Une conscience qui fixe le discours en action engagée, sans tomber dans le militantisme automatique.

En conclusion, Kiemsa possède sur le papier tous les éléments nécessaires pour devenir un grand crû. Laissons-le mûrir. S’il ne tourne pas au vinaigre, il se pourrait même qu’il nous sauve.


Style : rock cuivré français
Album : " Nuits Rouges "
Dernière participation : compilation " Faîtes du bruit "
Site :
www.kiemsa.com
Label : www.demainlaveille.fr

 

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