Publié par Longueur d'Ondes


Manifestation dédiée à la filière culturelle, les Biennales internationales du spectacle (BIS) ont fêté leurs 10 ans cette année. Théâtre, danse, arts du cirque et de la rue, musique live… Tous les deux ans – avec un succès chaque fois grandissant –, les différentes filières y organisent leur G20.


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Chaque année paire, c’est la même rengaine. Nantes attire pendant deux jours la crème de la profession. 
Billetteries, plateformes web, formations, syndicats, médias, prestataires spécialisés dans le développement durable... Tous viennent viennent faire le plein de débats, forums, ateliers et concerts au Palais des Congrès de la ville. Dernier passage de la comète : les 22 et 23 janvier dernier. L’occasion de défendre collectivement le secteur musical et du spectacle vivant, de confronter des pratiques, faire le point sur les interrogations actuelles (décentralisation, intermittents, loi sur la création artistique…), voire revendiquer un « frottement des idées » aux dires de Nicolas Marc, son fondateur.

Parcours
Ce chef d’entreprise de 41 ans, également éditeur et journaliste (ex-Ouest-France), a créé le trimestriel La Scène à… 21 ans. Spécialisé depuis dans l’information professionnelle à destination du secteur culturel, Nicolas Marc a fondé plusieurs journaux (Jurisculture, CultureMedias, Assistante Plus, Brief…), un organisme de formation (Art Culture transmission) et un festival (Petits et Grands) dédié au jeune public. Nicolas a également publié des guides et des cd-roms spécialisés au sein de son groupe Millénaire Presse, puis repris la revue Chorus – Les Cahiers de la chanson (qui a fermé un an plus tard). Rien que ça.
Ancien chargé de production et organisateur de concerts, l’entrepreneur est surtout diplômé en droit et en gestion d’entreprise, après des études en conservatoire. Quand on le charrie sur le stéréotype de musiciens classiques peu portés sur la gaudriole, il rétorque du tac-au-tac : « Le conservatoire a été fondateur dans mon parcours. Et sérieux ne veut pas dire triste. » Une réponse qui en dit long sur le personnage : la parole est concise et maîtrisée, n’hésitant pas à marquer des temps de réflexion, le regard fixe derrière des lunettes transparentes. Conséquences d’une cogitation permanente.
« Je ne me considère pas comme un touche-à-tout. Mon parcours est le fruit d’opportunités, toutes en lien avec les arts », précise-t-il, insistant sur la passion qui l’anime et la cohérence de ses actions. Concluant : « Je fais toujours le même métier ». Et même lorsque l’on souligne une dimension cumularde, le directeur du BIS rappelle que toutes ces activités peuvent être correctement gérées, à condition « d’être bien organisé… et matinal. Ce que je suis ! »

Salon professionnel
L’idée des Bis nait en 2003 avec l’envie de réunir les lecteurs de La Scène. L’ambition est confirmée un an plus tard par la venue de 2 000 intéressés. Depuis, l’événement n’a cessé de grandir, cumulant désormais près de 10 000 visiteurs et environ 150 exposants. « La profession souhaitait célébrer la culture et l’art, sans dimension marchande », aime à souligner son fondateur. D’autres concurrents (musicaux) cohabitent en parallèle, comme le Midem de Cannes ou le maMa de Paris. « A chaque événement, sa personnalité » répond-il détaché, laissant aux professionnels le soin de trancher et mettant en avant l’aspect « convivial » de son rendez-vous. Un rendez-vous qui « engage la réflexion et l’action », se fait-il philosophe. C'est jolie comme une plaquette publicitaire, mais pourtant sincère. 
Preuve de l’attractivité, plus d’une cinquantaine de pays y ont élu domicile, dont une majorité de québécois, belges et suisses. « Nantes était la ville idéale, de part son écosystème culturel très dynamique et sa situation géographique », assure Nicolas Marc, conscient que le succès met à sa charge « de plus lourdes responsabilités vis à vis de la filière... » précisant également que « deux ans ne sont pas de trop pour organiser la suite ! » La prochaine édition ? « Nous y réfléchissons dès le lendemain de la clôture ».

Rien d’étonnant pour ceux qui ont croisé l'homme, jamais avare d’une nouvelle idée, lui qui – sachant rester modeste – n’oublie jamais de se revendiquer simple « observateur de la culture ».

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Salon-BIS

Scènes Sacem BIS
Grindi Manberg, La Cor De La Plana, Le Prince Miiaou, Maya Kamaty, Von Pariahs, Dimoné, Karimouche, Imbert Imbert et Barcella… Tous ces groupes se sont produits devant plus de 300 professionnels. C’est l’une des singularités de ce dispositif qui mêle prestation live devant un parterre spécialisé et parrainage de salles/festivals (Ffcf, Chabada, Prix Musiques Océan Indien, La Sirène, Les Suds et la Cartonnerie). « Beaucoup de productions naissent ici », nous précise-t-on fièrement. Une chance pour la scène émergente (« sans volonté hégémonique portée sur un genre, car nous sommes pour la diversité des programmations »), et dont la représentation régionale trouve écho dans la partie off de ce « mini-festival ».

 
 

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