Lalit Verma & la francophonie : « Un atout commercial »
Et pour vous, la francophonie, c'est quoi ?
INDE
Lalit Verma, président de l’Alliance française Pondichéry
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« Ma langue maternelle est l’indien mais, après trois siècles de présence française à Pondichéry, il reste forcément des traces… Notamment parce qu’il y a eu beaucoup de naturalisations parmi les colons – seuls 5 000 hexagonaux ont conservé leur nationalité.
Je suis né dans le Nord. Il a fallu que j’apprenne trois langues : indien, anglais et, donc, le français – qui, je trouve, est une langue plus précise (d’où le fait que les règles de la Fifa soient francophones).
Aujourd’hui, il reste un peu moins de 20 000 locuteurs francophones et l’Inde est le pays le plus jeune du monde. Nous avons désormais une mentalité d’envahisseur, alors que nous fûmes le plus souvent les opprimés. Par exemple, nous continuons d’aller en Angleterre. Pas pour nous y instruire, non. Pour nous spé-cia-li-ser ! Voyez le chemin parcouru…
On essaie donc de mettre toutes les chances de notre côté. Le but : aspirer les différentes cultures pour se fondre dans la masse. Nous restons fiers de nos racines, mais c’est une bénédiction de se confronter à d’autres pratiques/mentalités. Nous souhaitons l’harmonie dans la diversité et inversement.
Pour nous, et même si nous vous remercions pour certains apports, le maintien d’une francophonie s’inscrit surtout dans une stratégie économique. En plus de respecter davantage le climat et d’avoir zéro défaut dans nos constructions, parler français est un atout commercial supplémentaire face aux Chinois. Ca aurait donc pu être l’allemand ou l’espagnol... Peu importe : ce sont les opportunités d’export qui nous intéressent. »