Publié par Le Mois Nantais

Le chanteur de chansons françaises fait de nouveau l’actualité : sortie de l’album « Menteur » prévu pour le 3 octobre, avis négatif du Bureau de Vérification Publicitaire concernant les actuels spots de télévision qui font la promotion de ce CD et dernièrement la création d’un blog. Concernant le second opus, il contient notamment un duo avec Daniel Darc et sera défendu lors d’une grande tournée jusqu’à la fin de l’année. L’occasion d’exhumer une première interview réalisée en 2003 à Nantes, où Bruno CALICIURI (Cali) explique pour la première fois l’histoire de chacune de ses chansons.

 

« C’est quand le bonheur » ?
Les couplets ont été écrits deux ans avant le refrain, puisque cela n’était pas destiné à devenir une chanson. Le mot est répété 24 fois et le titre est diffusé actuellement 3000 fois par jour. Faîtes le calcul, vous allez me détester… C’est un titre qui ne correspond pas au reste de l’album, mais tu te dois d’avoir un titre phare pour la radio. Une perche pour attirer la curiosité. Renier un titre, c’est un truc de riches. Moi, j’en suis fière.

« Elle m’a dit » ?
Je la réalise souvent en acoustique. Maintenant comme avant. Sur le Cd, on l’a voulu différente, sur une idée de Daniel Presley. Je trouve ça génial de voir le produit final. Les regards extérieurs ont beaucoup aidé à faire concrétiser cette idée.

« Pensons à l’avenir » ?
Je la chantais tout seul, puis j’ai eu l’idée d’y joindre une animatrice de Radio France Roussillon lors d’une soirée où elle improvisait au piano. On était très proches… (gêné) Beaucoup de gens ont aimé sa voix, donc on s’est donné rendez-vous pour la suite. C’est la même personne qui réalise les « Lalala » sur la chanson « Elle m’a dit ».

« Il y a une question » ?
Le premier refrain « Vois les canards quand il fait trop froid » provient du livre maudit l’Attrape Cœur (Salinger) que l’on a retrouvé sur David Chapman, l’assassin de John Lennon. Mais je n’ai pas choisi cette phrase pour ça. Il parait en plus que c’est une mauvaise traduction. Autre emprunt, la phrase « Combien de jours de deuil à la mort de Johnny ». Je ne souhaite pas sa mort, mais je déteste le décorum autour de lui. C’est du foutage de gueule. Je ne remets pas en cause ses talents d’interprète, mais l’éclairage effectué.

« J’ai besoin d’amour » ?
C’est simple : un trombone, une seule personne et 80 prises. Imaginez l’état de ses lèvres. On a compilé tout ça en une journée.

« Dolorosa » ?
C’est un morceau écrit très rapidement.  C’est rare. Donc, j’en suis heureux.

« C’est toujours le matin » ?
C’est un empilage de chœurs que je réservais à l’alto, mais que nous avons gardé tels quel. J’ai réalisé la chanson avec le micro que John Lennon a utilisé pour « Imagine ». Il est en photo sur la pochette intérieure du disque. Attention à Yoko Ono, elle serait capable de le reconnaître et de me demander du fric. M’enfin, Orlando et Yoko, c’est pas le même combat.

« Le grand jour » ?
C’est du vécu et dirigé vers une personne qui n’achètera certainement pas le disque. J’avais eu l’idée de l’utilisation des cordes avant. Sur scène, l’altiste joue seul, histoire d’appauvrir la chanson en apportant une fragilité. Tout comme les faces B, j’aime aller voir des concerts qui exploitent les composantes d’un album.

« Fais de moi ce que tu veux » ?
Ce morceau, je l’ai écrit au piano, tout en voulant qu’il sonne à la Tom Waits. A la fois pour le son et pour le personnage. Certains sont immortels.

« Différent » ?
C’est un morceau de Tom Scarlett, mon ancien groupe. Je l’ai conservé car il se passe quelque chose sur scène avec. Le guitariste du groupe tourne d’ailleurs avec moi et on la joue beaucoup plus « chanson ». C’est comme un générique de fin : symphonie + quatuor.

« L’amour parfait » ?
Ce titre a bien faillit passer à la trappe. En une prise, la chanson est devenue  indispensable des 13 chansons retenues (Ndla : 17 pour l’Angleterre) sur les 40 écrites. A la fin, il y a un sample de musique des années 30 qui convenait à la mélodie. Ca déplombe l’ambiance.

Pour conclure, où est passé le côté « musclé » de ta musique d’il y a quelques années ?
Tom Scarlett était, il est vrai, un groupe de punk. Mon disque de chevet reste toujours le premier album des Clash. Sur scène, j’aime le son sale et crade. J’aimerai posséder la disto de « J’aime regarder les filles ». Ce côté, je l’ai toujours en moi comme une cassure de rythme : un mélange heureux de distroy et de classique. Tant que je mettrai ma voix en avant, je ne me fâcherai avec aucun des deux publics.

« Menteur » chez Labels
> Livre d'entretiens Cali / Miossec par Yves Colin

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