Publié par Rolling Stone

MaMA festival & convention 2022 : à nouveau(x)

On aurait tort de résumer le traditionnel événement montmartrois du 13 au 15 octobre à son seul rendez-vous professionnel du secteur de la musique, entre conférences et speed-dating. En effet, répartie dans 9 salles du quartier de Pigalle et pouls des tendances à venir, une centaine d’artistes en développement s’y produit. Sélection.


Anna Leone (SE / soul-folk)
À bien y regarder, rien n’aurait pu présumer la mise en lumière soudaine de cette Suédoise introvertie, passionnée de jeux vidéo, Star Wars et autres comics de Marvel... À bien écouter, on comprend cependant rapidement comment sa voix enrouée, ses mélodies vaporeuses et réduites à l’essentiel sont l’une des meilleures réponses à l’outre-Atlantique (Billie Eilish et Lana Del Rey en tête). Avec en commun : une musique pour journal intime.

Blumi (FR-UK / R’n’B-urban)
Conservatoire, école de jazz, études en sciences politique et sociologie, actions militantes… La musique de la franco-britannique Emma Broughton sait tirer parti de toutes ses expériences. En particulier quand on a eu pour objet d’étude les migrations… Il n’en fallait pas plus pour celle qui a déjà assuré les chœurs d’artistes comme Bon Iver ou encore Feist pour créer des cadavres exquis électro, aussi anachroniques qu’apatrides.

Ilgen-Nur (DE / indie rock)
Si – hélas – les femmes à la tête de projets rock sont encore trop rares, celles de 25 ans sortant leur premier album sur leur propre label relèvent de l’exception. Et d’exception, il en est justement question avec cette Allemande, rageant de n’avoir pas su franchir le pas plutôt (théorie des genres oblige). À l'écoute de celle-ci, c'eût été effectivement dommage de se priver de ce rock féministe et nostalgique sous échos.

Lulu Van Trapp (FR / synth-pop)
On aurait pu croire à la bouffonnerie, à cet art malicieux de l’absurde ou tentative de réhabilitation revancharde du ringard en parangon du cool… Mais non : derrière la moustache, la paillette et ce jukebox de genres (rock, r’n’b, chanson française…) existent une réflexion : cette de saborder le paraître pour mieux combattre l’égo, tout en assumant une humeur changeante et (parfois) les tremolos de sa chanteuse. Ça ne vous rappelle rien ?

Merryn Jeann (FR-AU / psyché-folk)
Auteure-compositeure-interprète, la jeune chanteuse appartient déjà à cette dynastie d’artistes habitées : Nina Simone, Arthur Russell, Nick Drake, Astreud et João Gilberto. Soit des univers singuliers, d’un profond onirisme et sachant ne pas faire l’économie du silence... Des respirations bienvenues dans cette course actuelle à l’image ou au tapage, et dont le ramage a de quoi faire quelques ravages.

Structures (FR / rough wave)
Finalistes du Prix Pernod Ricard Live Music, sensation du dernier Printemps de Bourges, sélection du Fair 2021… Ce groupe d’Amiens/Paris est un habitué des tremplins – qu’il remporte habituellement. Il faut dire que si l’attitude est nonchalante, la voix reste autoritaire et le son tout ce qu’il y a de suffisamment rétro UK (These New Puritans, Total Control, The Horrors…). Une musique d’anaphores entre machines et envie de danser.

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