Publié par FJM Publications

Les mœurs américaines sont en partie influencées par le nombre conséquent d’habitants. Cette coalition fédérale doit donc mener une politique de masse tant au niveau culturel, social ou économique, dont la fierté liée à l’appartenance et au patriotisme reste un des ciments de cette entente. Les demandes sont considérables et il faut sans cesse centraliser les offres vers le consensuel. Loi immuable du surnombre, quelques insurgés s’élèvent ainsi logiquement contre ce politiquement correct. Et si en musique Marilyn Manson endosse la décadence, la radio a elle aussi trouvé son enfant terrible.

Biographie : action / vérité ?
Les éléments de la vie de l’animateur radio sont à l’image du personnage : fantasque. Howard Allan Stern est né en 1954 à Roosevelt (Long Island, New York) dans une famille juive. Choyé par ses parents, il prétendra pourtant par provocation que sa mère l’a souvent poursuivit avec la même fureur qu’Hitler pendant que son père Ben l’injuriait. C’est en suivant ce dernier à son travail, la radio, qu’Howard décide très tôt de devenir lui-même animateur. Après avoir travaillé bénévolement au sein de celle de l’université de Boston, il en sort diplômé en 1976. Emettant tout d’abord sur New York en 1978, puis sur Détroit et Washington, c’est en 1986 qu’Howard Stern est diffusé nationalement grâce au réseau Infinity (filiale de Viacom).

Howard Stern a également fait l’objet d’un show durant de nombreuses années, retransmettant ses émissions sulfureuses à la télévision. Enfin, il est le producteur de la série télévisée « Son of the Beach » et s’autoproclame finalement le « roi de tous les médias » (« king of all medias ». Son émission radiophonique du matin était suivie par 12 millions d’auditeurs dans 46 villes et rapportait près de 100 millions de dollars en revenus publicitaires par an. Le pape de la radio trash a même été dernièrement le principal invité de Larry King sur CNN. En 2006, c’est sur la radio Sirius diffusée par satellite qu’il trouve refuge. Une aubaine qui lui permet de renouer avec une liberté de ton, alors que le réseau hertzien américain censure de plus en plus ses interventions.

Pamela Anderson, Dennis Rodman, Carmen Electra et Donald Trump font partis des quelques habitués de l’émission, car c’est tout le gratin décadent qui défile à sa porte. Même les sérieux Johnny Depp, Paul Mc Cartney ou Arnold Schwarzenegger y sont passés. Le show a quant à lui lieu accueilli de prestigieuses prestations scéniques comme AC/DC, Aerosmith, Beck, Dave Grohl, Noel Gallagher, Korn, Iggy Pop, Smashing Pumpkins, Sting ou bien encore Stevie Wonder.

La voix de l’insurrection
Afflué d’un look proche de Slash des Guns and Roses, Howard Stern sait cultiver tout l’attrait que peut susciter le média radiophonique. Ainsi, l’animateur invite très régulièrement des actrices pornographiques à ses émissions, leur demandant le plus souvent de se dévêtir entièrement pendant l’intégralité de leur passage à l’antenne. Grand classique également de ses interventions, la diffusion de nombreux enregistrements où certains auditeurs s’adonnent à faire l’amour au téléphone (« phone sex »). Exercice qu’il réalise aussi bien en direct sur les ondes. Le discours s’alterne entre délires scatologiques, « fuck » et bavardages scabreux, après qu’un générique avec des bruits de pets ait annoncé le ton.

Côté révélations, Howard oscille entre délires provocateurs et vérité crue, sans jamais que l’auditeur ne puisse déceler son authenticité. Il prétend notamment à l’antenne que son meilleur coup est une poupée gonflable. La suite se transformera ensuite par un débat délirant avec des auditeurs déchaînés ou stupides. Pire, en 1992, il s’attire les foudres de la justice. Howard avait déclaré à l’antenne que son unique expérience sexuelle avec une femme afro-américaine se résumait à s’être masturbé sur l’image de Tant Aunt qui figure sur les boîtes de crêpes. La marque l’a condamné à verser une amende de 600 000 dollars.

Tout comme la religion, l’actualité est également une de ses cibles préférées. Howard s’y attaque comme à son accoutumée : dans la démesure. En 1982, il essuie l’un de ses premiers scandales avec le crash du vol 90 d’Air Florida. L’animateur avait appelé la compagnie pour demander les horaires du prochain vol vers le pont de la 14ème rue, le lieu du drame...

SUITE
> US : la provocation a trouvé son maître

Commenter cet article