Alexis HK : « Ce métier vous isole »
Dernièrement à la tête du Festival des Inrocks à la Cigale ou présent lors du Prix Constantin de cette année, Alexis HK fait parti de ce renouveau pour la chanson hexagonale. Le Fair (Fonds d’Action et d’Initiative Rock) a décidé ce mois-ci d’apporter une aide financière et juridique à l’artiste. En 2003, son discours été dors-et-déjà rodé.
Que pensez-vous de la nouvelle chanson française ?
Ca n’a rien de nouveau, mais il faut bien fabriquer des modes pour lancer des artistes. Et puis, il y a quand même beaucoup de qualité dans ce mouvement.
Tu es le nouveau " poulain " de ton label ?
Il y a suffisamment de gens qui voudraient être à ma place pour que je ne ‘men plaigne pas. Je ne peux pas jouer non plus les pur-sang, vu que mon album était à la base produit par un label électronique indépendant. (rires)
Ta spécificité dans cette jungle ?
Une précision dans l’écriture et un univers imaginaire. Les médias retranscrivent toujours injustement le moment présent comme généralité. D’où le formatage qui s’en suit.
Peur de s’enfermer dans la nostalgie ?
Non. C’est juste un angle d’écriture. Et puis, je viens quand même de refuser de chanter en play-back pour Pascal Sevran. Ca me fait peur. Cette émission me rappelle les mamies qui piquent et les après-midi soporifiques.
Pas de problèmes de censure avec " C’que t’es belle quand j’ai bu " ?
Elle ne prône pas tant l’élitisme et l’alcoolisme que ça. C’était un amusement à la base. Je rêve qu’elle soit reprise un jour pour un spot de la Sécurité Routière avec des corps mutilés.
Utiliser des personnages, c’est pour se libérer ?
Il y a à la fois une pudeur et un dévoilement masqué. Et puis mon quotidien m’ennuie profondément. Je leur donne une même solitude et une même profondeur. Je ne crois plus en l’universalité, mais en la quête perpétuelle de l’individu.
Si tu rencontres l’âme sœur, tu vas donc perdre ton écriture ?
Pas forcément. (rires) De toute façon, il est vrai que ce métier vous isole. Depuis, les regards deviennent plus intéressés, mais c’est toujours la même personne en caleçon devant la glace…
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