Publié par Blog officiel Rock en Seine

Le rock. Cet hymne à la libération. Ce cri. A travers chaque décennie, on l’accusa de pervertir la jeunesse endormie. D’exciter les mœurs avec une moue lubrique. On brisa ses disques, on le pourchassa jusque dans le Mississippi et on brûla ses exemplaires en place publique. Au pilori. Au nom d’une morale, d’une religion ou d’une politique. De l’ignorance. Un feu transposé plus tard à la cause sud-vietnamienne sur la 1ère pochette des Rage Against The Machine, représentant un moine s’immolant. De quoi se faire culbuter les yeux et les oreilles, tant par la musique que par son message. Parce que la révolte favorise les lendemains qui chantent. Les soirs aussi. Surtout.

Car oui, le rock est un état d’esprit. Sauvage. Inoxydable. Une énergie. Une des seules capables de taillader les tabous sociaux, sexuels et raciaux en crachant à leur face rancie. En les scalpant de tout a priori. Et c’est les muscles suintants et saillis en plein concert, que l’on exulte sa rage, expulse ses doutes, les coudes dans la mâchoire de son ami d’un soir. C’est ce son qui vous tabasse, un doigt tendu ou un poing, c’est selon. Le rock est une apnée, une hystérie, sorte de célébration païenne sous forme d’incantations à la Tricky. C’est un appel des bas-fonds à la The Streets ou en provenance des clubs libertaires à la Mix Master Mike. C’est selon.

Mais il faut avouer que le rock, aussi orgueilleux soit-il, réclame souvent son du. Un investissement, un sacrifice, un don nu tant de la part du public que de ses artistes. Rock en Seine #6 : le chiffre du Malin ? Il faut en payer le prix. Et si celle-que-l-on-ne-nomme-plus a effectivement bu dans la coupe, le verre n’en demeure pas moins plein. Au contraire. Son contenu fut touillé par Apocalyptica, gargarisé par R.E.M., distillé par Wax Tailor, tourné au vinaigre par Jon Spencer Blues Explosion et fermenté par The Raconteurs. Le tout, nettoyé de tout nitrate, lapé par 76 000 festivaliers et poivré aux effluves de sueur.

Le rock d’aujourd’hui est plus qu’une musique, c’est une chance. Les chaussures volent. Avec nos émotions. Les vidéos et les écrits, eux, tiennent le pavé.

2009, nous voilà... Fouette cocher !

Et à l’année prochaine.

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