Philippe Manoeuvre, a man in black
Une clope à la main, une bouteille d'eau dans l'autre et les lunettes noires de rigueur, Monsieur Rock a fait de son corps une marque vivante, un logo, à l'instar d'un Ardisson ou d'un Lagerfeld. Mais pas seulement : impossible de passer à côté de cette voix nasillarde, et au Franglais caractéristique, sans reconnaître le bonhomme... L'occasion d'une interview sur le fil, juste avant le passage des BB Brunes sur scène.
BB Brunes, les baby rockers... C'est fini toute cette polémique ?
Fin de l'histoire, ouais ! Mais c'est normal... A chaque nouvelle scène sa polémique, avec l'éternelle rengaine : les vieux contre les jeunes. Nous, on a l'habitude à Rock & Folk. C'était la même chose avec le punk... Voyez, je suis tout en cuir. Ma peau a appris à endurer ! (Rires) En tout cas, je suis fier d'avoir été là au 2ème concert des BB Brunes, au Gibus, quand maintenant ils vendent plus de 350 000 albums.
Vous êtes ici pour des concerts particuliers ?
La rédaction vient vérifier les dires des attachées de presse dithyrambiques... (Rires) Jim Jones Revue, Wu Lyf... Cage the Elephant ! Voilà d'ailleurs un jeune groupe américain qui passe enfin à la radio. Après la mort des Mötley Crüe, des Guns ou du Velvet, on se dit que leur nation a encore de beaux restes.
Vous aviez appris le décès de Kurt Cobain dans l'avion. Et celui d'Amy Winehouse ?
Ca a été très vite ! Une télévision m'a appelé ce fameux samedi après-midi. J'ai été tout de suite vérifier l'info sur Internet : c'était vrai ! Je suis passé en direct à 17h. La pauvre n'a eu le droit qu'à un seul jour de gloire. Dès le lendemain, tout le monde reparlait de DSK... C'est la dure loi de nos nouveaux moyens d'information.
Vous voilà devenu monsieur « nécrologies » !
Oui, c'est vrai... (Rires) D'un autre côté, je suis là depuis 40 ans ! Le public a besoin de référents, de témoins. Mais de toute façon, que dire ? Que dire sur ces artistes qui vendent des millions d'albums à 20-23 ans... Difficile de rester sociable après ça ! La drogue et tout le tralala qui s'en suit... Comment voulez-vous que les mecs arrêtent ? Fuck, quoi.