Brock en Seine 2009
Sacs à mains, chapeaux, vinyles, lunettes et accessoires fantaisistes, bottes à talons et manteaux en cuir... On trouve de tout sur les stands improvisés de l'espace presse. Normal, des brocanteurs vintage ont investi, pour la première fois, l'endroit. Parmi eux, Stéphane et Geoffroy, passionnés de Lucha.
Difficile de les rater avec leurs masques de catcheurs mexicains et leurs babioles bariolées. Jaune, vert, rouge… La macédoine de couleurs a de quoi vous rendre épileptique, style fajitas géantes en prise avec un retour d’acides. Et si les six exposants traînent les mêmes brocantes, les deux compañeros tranchent avec le décor, comme la moustache d’un mariachi flottant dans un verre de téquila. Ca sent l’hormone et la sueur, ouais. La transgression.
"Oui, mais le catch mexicain, c’est rock, justement ! Beaucoup plus flamboyant que la vitrine américaine...", balance le premier, façon uppercut anticipé. "Beaucoup de groupes utilisent cet univers graphique, comme par exemple la vierge de Guadalupe, tout simplement parce que la culture ancestrale et le monopole gauchiste y sont importants. Revendiqués avec force !" Au deuxième d’ajouter qu’ "il existe une vraie connexion avec les arts. Regardez les anciens catcheurs El Santo ou Blue Demon… Ils ont fait du cinéma !"
Il faut dire qu’on ne la leur fait pas. En effet, près de 4 masques de catcheurs mexicains sur 5 à Paris ont été vendus par leurs soins. Oui, mais sur le festival ? "Même si cela aurait certainement encore plus marché dans le village artiste, l’esprit correspondant au public d’ici. Après tout, ne se déguise-t-il pas déjà pour venir ? Pantalon stretch, grosses lunettes de soleil, chemise cintrée, etc. Nous n’en sommes pas loin !"
A côté, les deux compères gèrent le bar La Lucha Libre, dans le 5e arrondissement, avec ring adéquat, commentaires avisés pour haranguer la foule et nourriture épicée. Le bar à tapas accueille même des concerts de surf music, de rock 60’s et dernièrement… Party Ben, le bootlegger. Et pour ceux qui en revoudraient encore, possibilité de se tataner en sumo sur le ring. Et toc !
Oui, mais les gars, honnêtement, entre nous, c’est décoré aussi flashy et kitch chez vous ? "Ouh la non !", répond Stéphane, sourire en coin, "chez moi, j’ai fait un mélange mexicano-japonais, au grand dam de ma femme, histoire de varier un peu, quoi. Ambiance pop dopée au colorant…"
Ah oui, quand même ! Comme quoi, c’est Valérie Damidot qui va être contente…