« Les Vieilles Charrues », le livre
1999, à Duault (Côtes-d’Armor). « Tu devrais venir faire un tour en ville ! Il y a des jeunes qui font du barouf… » m’avait dit au téléphone ma grand-mère, immigrée depuis quelques années dans la région. En allumant mon poste de télévision, j’y découvrais alors Massive Attack, Denez Prigent, Matmatah et Stephan Eicher s’époumonant pendant 6 jours dans le pré de Kerampuilh. L’histoire commence là... L’année suivante, j’avais réussi à décider 4 autres amis de camper sur place.
Les concerts de rock avaient déserté une partie du sud de la Mayenne, d’où je suis originaire, et les ondes des radios angevines ? Qu'importe ! Nous avions compris qu'une revanche était à prendre en organisant ce périple vers des terres plus propices à notre perfectionnement musical. Beaucoup d’autres amis ont suivi depuis. La famille aussi. Beaucoup de souvenirs indélébiles se sont également rajoutés : 16 Horsepower, Noir Désir, Les Têtes Raides, Manu Chao, Stupeflip, LCD Soundsystem, Laurent Garnier, !!!, Pixies, Gush et tant d’autres. Assez pour squatter pendant des années les conversations de début et de fin de soirées. Assez pour en devenir un métier.
Ce que je ne savais surtout pas à l’époque, c’est que je ne louperais aucune édition depuis, que ce soit en tant que festivalier, puis journaliste ou encore « laboureur » (bénévole du festival). Jamais je n’aurais imaginé que ma (future) femme y travaillerait à son tour ou que j’y prendrai parfois en charge la rédaction d’articles pour le site Internet et le programme des Vieilles Charrues. Encore moins que je co-écrirais un jour, avec une flopée d'amis (Emmanuel Danielou, Emmanuelle Debaussart...), une partie de l’histoire de ce festival qui a changé, personnellement et professionnellement, ma vie…
Le 16 novembre sort donc un condensé illustré de 20 ans de témoignages, d’anecdotes et de documents inédits, recensé par Yves Colin, ancien directeur de la communication de l’association, pour la maison d’éditions Coop Breizh. Le témoignage de toute une vie pour certains et l’occasion de prendre conscience – aux rares qui ne le sauraient pas encore – de l’importance du plus gros festival de France, tant sur le fond que sur la forme : statut associatif et militant, ambiance potache et fierté des locaux, contre-culture populaire et esprits têtus, mais également – et surtout – ce sentiment d’appartenance… qui ne vous quitte plus.
Car là-bas, au pays des fous, ce « chez eux » est rapidement devenu un petit « chez nous ».
Merci mamie ?
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